Préserver l’enfance de la cruauté
Jusqu’où pouvons-nous préserver l’enfance de la cruauté ?
« En tant que parents, ce n’est PAS notre boulot d’endurcir nos enfants pour faire face à ce monde cruel et insensible. C’est notre boulot de faire en sorte que nos enfants transforment ce monde pour qu’il soit moins cruel et sans coeur. »
L.R. Knost
L.R. Knost est une chercheuse indépendante dans le domaine du développement de l’enfant. Mère de six enfants, elle contribue de surcroît à de nombreuses publications et est l’auteure de plusieurs livres.
Cette citation très pertinente m’a fait pensé à nombre de situations auxquelles les parents d’enfants instruits à la maison peuvent se heurter au quotidien ! Nous sommes conscients de la nécessité de préserver l’enfance de nos enfants et nous sommes critiqués pour cela comme si nous étions des dinosaures à contre-courant, ou de doux naïfs…
J’ai souvent entendu dire – sans doute comme vous – qu’il fallait bien que les enfants apprennent à vivre dans notre monde. Cette « vérité » s’est d’ailleurs progressivement assortie de plus en plus d’une autre pseudo vérité selon laquelle il faudrait les habituer à notre monde le plus rapidement possible, donc de plus en plus jeunes.
Il faut sans doute faire ici le corollaire avec le fait qu’on force les enfants à lire de plus en plus jeunes, à compter de plus en plus jeunes, à se familiariser de plus en plus jeune avec la société (la fameuse socialisation) d’où les revendications pour rendre l’école obligatoire à trois ans, etc, etc…Il s’agit-là d’un sujet connexe mais qui a directement sa place ici.
Le sujet intègre deux terribles fléaux de notre époque post moderne : l’intolérance totale face à ce qui est différent de soit et le viol de l’enfance.
Apprendre à son enfant que sa singularité (mot que je préfère au mot « différence ») est précieuse et qu’il doit en être fière est une des missions que j’estime de la plus haute importance. Lui apprendre à être libre intérieurement face à qui il est, et à s’enraciner dans sa propre terre, est un grand trésor que nous pouvons offrir à nos enfants.
L’individu en harmonie avec son environnement ne peut que constater que dans la nature aucun être n’est identique au sein des espèces : pas une seule fleur de pissenlit n’est identique, pas un seul hêtre n’est le même, pas une seule faîne se ressemble ; pas un seul renard, pas un seul cheval, pas un seul épervier, n’est le même qu’un autre. Quel trésor précieux est-ce là !
Nous, les êtres humains, n’obéissons pas à une règle différente : nous sommes tous particuliers. Jamais personne dans l’histoire n’a été la copie parfaite de la personne que je suis aujourd’hui et jamais plus une autre personne ne pourra ressembler à cette personne que je suis. Je suis un être unique à l’instar de chaque être qui peuple cette terre. Ce que je suis venue réaliser en cette vie, je suis la seule à pouvoir le faire, à l’instar de ce que chacun de vous réalisez dans votre propre vie. Et c’est bon, et beau, et cela bénéficie à tout le monde. C’est la situation inverse qui est profondément destructrice.
Quand nous prenons la décision d’accueillir un enfant dans notre famille, on imagine le meilleur pour cet enfant ; on souhaite de tout notre coeur qu’il sera heureux, saura se réaliser et sera suffisamment fort pour traverser les épreuves de la vie avec sagesse. On n’imagine pas son malheur, bien que des angoisses nous habitent parfois, mais notre coeur est principalement tourné sur son bonheur.
C’est la principale raison pour laquelle certains parents font des choix différents : naissance à la maison, allaitement long, sommeil partagé, portage en écharpe des bébés, parentage doux fondé sur le respect de l’enfant en tant que petite personne, instruction en famille, …
Au coeur de ces choix parfois vraiment difficile à assumer du fait des chausse-trappes d’une société qui renvoie chaque jour qu’ils ne seraient pas les bons, ou qu’ils sont trop marginaux ou trop utopiques pour faire des émules, il y a la nécessité impérieuse de vivre autre chose et de transmettre d’autres valeurs à nos enfants – des valeurs de respects, de coopération, des valeurs d’amour et de bien-être pour soi et pour les autres -, par des comportements différents.
Faire le choix d’instruire en famille son enfant, c’est dans la plupart des cas lui permettre de se développer à son rythme, de jouer librement, et de préserver son fantastique intérêt pour la vie et tout ce qu’il y a à découvrir.
C’est aussi le préserver en lui permettant de vivre une enfance véritable. Cet aspect des choses est notamment très fort dans la pédagogie Steiner où la place à l’imaginaire est totale. L’enfant joue avec des jouets confectionnés en matière naturelle ; il est sciemment soustrait à l’influence consumériste et matérialiste de la société. Ses lectures sont pour la plupart soigneusement choisies et ne dépendent pas des phénomènes de mode (il y a tellement de bons auteurs qui sont malheureusement oubliés et qui respectaient vraiment le monde de l’enfance !)
Il n’a pas ou peu accès à la télévision, et aux consoles en tous genres. L’enfant est préservé dans ses forces vives : créativité, imagination, empathie, innocence, noblesse de coeur, lien à la nature. enfance enfance enfance enfance enfance enfance
A mes yeux, l’école n’est tout bonnement pas à même de rendre heureux mes enfants. Le bonheur est ailleurs. On me dit souvent que mes petites filles sont « très différentes » et « tellement fraîches », je ne ferais pas la liste ici, ce n’est pas mon propos ; simplement, je constate avec tristesse que le pas supplémentaire n’est quasiment jamais franchis : à savoir celui de réaliser qu’un enfant préservé d’un certain nombre de pollutions très dommageables pour sa vie grandit libre et heureux, forge son discernement, utilise au maximum sa capacité de réflexion, fait preuve d’une grande empathie et sera à même un jour de promouvoir un changement ; il la d’ailleurs déjà provoqué… chez ses parents.
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- Monique