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Arts et adolescent : leur relation dans le développement des adolescents

par | Jan 18, 2017 | Adolescence, Articles traduits, Classes, Dessin de forme, Parentalité, Pédagogie Waldorf-Steiner, Peinture et dessin, Ressources, Ressources Parents, Waldorf-Steiner | 7 commentaires

Arts et adolescent : leur relation dans le développement des adolescents

Arts et l’adolescent

Voici un excellent article paru originellement en anglais en 2002, qui est issu de prises de note de la Conférence des enseignants de l’AWSNA. Il est librement téléchargeable sous sa forme originale sur le site Waldorf Online Library.

On sous-estime bien trop gravement l’apport de l’art dans le développement des adolescents, alors qu’il est essentiel à leur développement ; c’est ce que se propose de vous démontrer l’auteur, enseignant Waldorf depuis de nombreuses années.

L’art est essentiel à la formation du jugement des adolescents ; de plus, les études ont montré que les étudiants réussissent davantage dans leurs études lorsqu’une pratique artistique est poursuivie.

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Les arts et leur relation dans le développement des adolescents

par Van James

Pour commencer, je voudrais placer devant nous un merveilleux aphorisme de Rudolf Steiner : « L’art doit devenir l’élément vital de l’âme ». Je crois que c’est un idéal essentiel à vivre dans notre travail d’éducateurs. J’expliquerai pourquoi à mesure que nous avançons.

L’auteur Robert Fulghum qui a écrit le best-seller « Everything I Needed to Know I Learned in Kindergarten », a affirmé que si vous allez dans toute école maternelle et demandez : « Combien d’entre vous peuvent dessiner ? »

Toutes les mains des enfants vont se lever. Si vous demandez : « Combien d’entre vous peuvent chanter ? » Toutes les mains se lèvent à nouveau. « Et qu’est-ce qui se passerait si vous ne connaissiez pas les mots ? » Nous les ferions, est la réponse des enfants. « Combien d’entre vous peuvent danser ? » Toutes les mains se lèvent encore une fois.

Le jeune enfant montre au Jardin d’enfants que l’être humain est un artiste. C’est vraiment ce que nous sommes – c’est une partie de notre nature essentielle que nous sommes des créateurs -, nous sommes des artistes. L’art est pour l’enfant, déjà, l’élément vital de l’âme.

Joseph Beuys, l’artiste contemporain et professeur controversé de sculpture en Allemagne est connu dans les cercles d’art contemporain comme celui qui a affirmé que « Tout le monde est un artiste ! » – et incidemment il était anthroposophe.

Contrastez ce « tout le monde est un artiste » à ce que son contemporain Américain Andy Warhol disait : « Être artiste n’est rien de spécial, c’est juste un autre emploi. » Ils ont tous deux pointé que l’art est commun à nous tous, Warhol parce que l’art est un travail quotidien.

Mais du côté de Beuys, l’être humain élève son potentiel à un niveau supérieur à travers l’art, comme une force opérationnelle plutôt qu’un emploi.

L’art est l’ingrédient spécial qui nous rend humain, même si il est commun à nous tous. On pourrait dire qu’il est non seulement l’élément vital de l’âme, mais il est également l’élément vital de l’éducation, car il est au cœur de la façon dont nous nous développons en tant qu’êtres humains.

Il est intéressant que les organisations artistiques l’indiquent très clairement aujourd’hui. Si l’on regarde une publication qui a été émise par le National Committee of the State Legislators, Reinventing the Wheel : A Design for Student Achievment in the Twentieth Century, il est répertorié un nombre impressionnant d’aspects positifs que les « experts » estiment fournis par l’éducation artistique. Cela inclue :

1) L’art peut s’intégrer tous les domaines dans une école.

2) L’art offre la possibilité de nouvelles façons d’évaluer les étudiants.

3) L’art excite les apprenants et les garde à l’école. (Des études montrent que les niveaux de décrochage diminuent avec le nombre de cours d’art pris par les étudiants.)

4) L’art favorise une perception du développement éclairé.

5) L’art aide à la résolution créative des problèmes, aux compétences de prise de décision, et à la pensée critique.

6) L’art permet de promouvoir l’auto-discipline, l’estime de soi et la conscience de soi.

7) L’art stimule l’apprentissage coopératif et aide à la compréhension multiculturelle.

 

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Voici ce que les experts dans le domaine de l’éducation disent et pourtant les arts sont souvent les premiers sujets coupés du programme d’études dans de nombreuses écoles publiques. Cela nous donne un peu une image contradictoire.

Si, comme le Département du Travail l’indique, d’ici 2013, 80% des emplois disponibles aux États-Unis seront ceux qui actuellement n’existent pas encore, on pourrait penser que les compétences comme l’adaptabilité, la créativité, la résolution de problèmes, la collaboration, et l’observation – toutes développées par les arts – seraient considérées comme fondamentales pour l’éducation d’aujourd’hui et pas un extra ou superflues.

Je voudrais essayer quelque chose avant d’aller plus loin. Je vais vous donner trois mots qui font une déclaration. Je vais les dire lentement, en les séparant de sorte que vous ayez le temps de réfléchir à ce que vous allez faire après avoir entendu chacun des trois mots.

Les mots sont – et observez ce que vous faites quand je dis ces mots : brillant – (pause) – en bois- (pause) – bol. Brillant, en bois, bol bol en bois brillant ! OK maintenant qu’est-ce qui est arrivé quand j’ai dis ces mots ? Après brillant qu’avez-vous fait ?

Ou qu’est-ce que vous avez vu ? [Réponses] – l’image d’un soleil – un reflet – ressenti de verticalité – métal brillant – a vu un métal particulièrement brillant – a senti les yeux ouverts bien grands – a conceptualisé un contraste ou un continuum d’une certaine sorte – a senti une expansion jaune d’or dans la poitrine.

Il est intéressant de noter qu’à chaque fois que nous entendons un mot, nous en faisons d’abord une image. Nous créons une image mentale montrant que nous sommes tous des artistes visuels, tout le temps.

Quand nous entendons le mot bois, nous formons de nouvelles images qui modifient et transforment le genre de brillant que nous avons vu.

Nos images mentales se transforment et se métamorphosent avec chaque mot que nous représentons jusqu’à ce que nous incarnions un concept fixe d’une chose, un bol en bois brillant spécifique. En outre, nous avons tous une image complètement différente d’un bol en bois brillant. Le vôtre est unique, différent du miens.

George Kuhlewind a dit : « La première apparition conceptuelle d’une nouvelle idée ou de la compréhension est toujours une image, même si la plupart dentre nous n’en sommes conscients qu’une fois transformée en mots. Une idée apparaît d’abord comme une image qui peut alors être transformée en mots et des phrases. »

Nous sommes tous des artistes visuels en créant des images mentales en permanence.

Nous ne rentrerons pas dans le son, ou les tons et les gestes pour montrer comment nous sommes aussi des artistes du spectacle, mais cela se produit aussi dans l’expérience de la musique. Richard Wagner ressentit que lorsqu’il commençait à noter la musique, il était déjà dans un processus de durcissement et de mort.

La vie de la musique qu’il entendait était condensée et rigidifiée quand il l’écrivait. Cela se produit également avec mes conférences, elles sont merveilleuses dans leurs formes d’images, mais dans les mots .…

Il est dit que Rudolf Steiner aurait commenté à la fin de sa vie que s’il avait à le refaire encore, il tournerait le gouvernail de l’éducation Waldorf de 180 degrés, et non de 90 ou 45, dans le sens de l’art et des activités pratiques.

Pensez à combien nous avons déjà d’art dans les écoles Waldorf, au-delà et contre, l’éducation traditionnelle. Regardez nos écoles, elles sont appelées par beaucoup des écoles d’art.

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Steiner disait que la première école ne pouvait pas avoir

un véritable programme scolaire Waldorf en raison des exigences pour les examens de grec et de latin, et d’autres exigences de l’État. Les écoles Waldorf européennes ont ce problème des pressions académiques de l’extérieur (l’Abitur) à l’instar de ce que nous vivons en Amérique avec la pression d’être une école préparatoire au collège.

Donc, c’est une chose sur laquelle nous devons nous pencher : comment pouvons-nous apporter plus pleinement les arts dans nos écoles ? Comment devient-on cette école Waldorf réelle que Steiner envisageait.

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Permettez-moi de poursuivre sur ces images merveilleuses, que nous connaissons des jours précédents de ces conférences et que nous sommes toujours mis au défi de renouveler. Les trois stades de développement de l’enfant : de la naissance à 7 ans, de 7 à 14 ans, et de 14 à 21 ans.

Nous avons entendu comment, dans la première phase de 7 ans lorsque la gestation du corps éthérique est survenue, l’imitation est le véhicule du déploiement de la bonne santé de l’enfant.

Apprendre la langue, par exemple, est l’un des phénomènes les plus remarquables que l’être humain assimile au moyen de l’imitation. C’est le fondation du développement de l’enfant (Figure 1) – l’imitation.

Dans la deuxième période de 7 ans, l’autorité aimante de l’enseignant, des parents et les situations de vie, l’enfant apprend des phénomènes du monde et cela agit comme soutien, sont les piliers de l’enfance.

Et puis à l’adolescence, on a la naissance du corps astral et une nouvelle expérience se produit – la pensée et le jugement.

La pensée indépendante à travers l’individualisation devient le fronton, le plafond et le toit pour le jeune. Il peut ensuite construire des extensions, un deuxième et troisième étage, un studio ou une antre, pour ainsi dire, et ainsi de suite.

C’est un art de l’architecture que l’enseignant engage en aidant à construire une fondation à la maternelle, en érigeant les colonnes de support à l’école primaire, puis en aidant à la création de la charge de la toiture à l’école secondaire, qui servira à abriter l’étudiant dans sa vie.

Jane Healy a recueilli une quantité remarquable de recherches sur le développement du cerveau et décrit cette première phase, cette fondation, comme l’apprentissage concret ; le second comme l’apprentissage symbolique; et le troisième comme l’apprentissage abstrait.

Cela correspond parfaitement à notre image en trois dimensions de l’enfant qui se développe.

Cependant, ce que nous voyons se passer dans le domaine public est souvent une sorte de tentative de poser un cadre à l’éducation.

Si l’on prend le jugement et l’apprentissage abstrait et qu’on essaie de les ramener dans le primaire et même en maternelle et seulement de fournir à l’enfant un toit, c’est une structure lourde tout en haut qui est créée – une aptitude à juger de manière catégorique et trop rapide1.

C’est, en fait, une pensée fixe maladive qui en résulte.

St. Francis commenta que « l‘ouvrier travaille avec ses mains, l’artisan avec ses mains et la tête, et l’artiste avec la tête, le cœur et les mains. » Ceci est vraiment ce que l’éducation Waldorf essaie de faire – en un sens, nous faisons des petits Franciscains.

Nous aidons à développer de vrais artistes, de vrais êtres humains quelle que soit la profession. Même l’ouvrier et l’artisan peuvent apporter toutes les forces de la main, du cœur et de la tête dans leur travail, et ceci est un objectif digne d’estime.

Bon, nous ne pouvons pas démonter les piliers ou ignorer leur maintien quand nous arrivons à l’école secondaire. L’enseignement secondaire ne se contente pas d’enseigner des sciences abstraites et académiques, parce que ce serait comme dire que nous allons vivre dans le grenier, dans un cadre, pour le reste de notre vie.

Nous devons poursuivre les travaux pratiques et le travail artistique, et plus encore à cause de cette étape de notre vie. Nous devons nous tourner à 180 degrés dans le sens d’être sûr que les fondations et les colonnes de support sont solides et font leur travail.

Comme l’enfant développe son jugement, les arts sont encore plus importants – les art et le travail pratique, symbolique et l’apprentissage concret soutiennent le jugement abstrait, le formant comme s’il avait un réel fondement moral.

Notre fondation par l’imitation et l’apprentissage concret est pratiquée par la voie du jeu. Le jeu est la pratique. Ensuite, avec l’apprentissage symbolique – c’est là où le professeur de classe est vraiment un amateur en tout (amateur dans le sens originel du mot, à savoir celui qui aime un sujet).

Être un amateur est vraiment ce que nous devrions être, en nous y efforçant dans les années intermédiaires. Ceci est la raison pour laquelle le sujet des arts est repris différemment à l’école secondaire. Deux courants différents peuvent être appréciés quand on atteint la 9e classe.

On doit faire avec faire de l’art, créer de l’art d’une part en tant que spécialiste, et de l’autre comprendre et apprécier l’art ; devenir conscient de la façon dont les arts sont quelque chose qui élèvent notre conscience de nous – nous éveillant à une compréhension de nous-mêmes à travers l’histoire de l’art, l’histoire de la littérature et de la poésie, la musique, et l’architecture.

On s’éveille au jugement esthétique. Pour les élèves en 9eme classe, l’histoire de l’art peut être l’une des expériences les plus importantes de l’année, offrant un rite de passage en encourageant un sentiment de beauté. Je vais essayer d’expliquer pourquoi il en est ainsi.

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Avec la naissance du corps astral, les premières étapes du développement de l’âme réelle commencent chez le jeune.

L’étudiant, éventuellement, a des expériences de l’âme douées de sensation, plus tard des expériences de l’âme intellectuelle, et enfin d’âme consciente ou de développement de l’âme spirituelle telle que décrite par Rudolf Steiner dans son livre Théosophie.

La période culturelle égyptienne, la culture gréco-romaine, et la Renaissance sont les moments durant lesquels l’Humanité a développé ces facultés et réalisé l’âme sensible, intellectuelle, et le début de l’âme consciente.

Nous voyons la nature de ces étapes de développement dans l’histoire de l’art.

Cependant, je pense que nous devons aller encore plus loin en arrière avant l’Égypte ancienne, et inclure davantage du monde, avant de venir à cette première graine de la civilisation occidentale.

Dans le temps de Rudolf Steiner, les grottes commençaient seulement à être découvertes en Europe, en France et en Espagne. Steiner était certainement au courant de cela, mais dans la conscience générale des gens de son temps, la culture Paléolithique était encore inexistante.

Seulement quelques académiciens Français à Paris étaient au courant de ces découvertes. Ce fut après la découverte de Lascaux en France en 1940 que les archéologues et les anthropologues ont commencé à prendre l’art rupestre au sérieux et réalisèrent que ce sont des expressions plus anciennes qu’on ne le croyait.

Rudolf Steiner a fait quelques commentaires sur cette période de développement humain – lorsque les arts visuels ont commencé à apparaître dans des grottes.

L’enseignant, le maître, l’initié, surveillant la création de ces grottes peintes, savaient que les thèmes des animaux étaient importants parce que l’animal est une image des instincts sous la forme physique.

Ce qui est représenté dans toutes les formes animales, ce sont différentes forces instinctives, les forces qui vivent en nous, mais qui sont équilibrées – si nous sommes chanceux.

L’art paléolithique est important en 9e année parce que nous avons l’image d’entrer dans le ventre de la terre. Pour entrer dans ces ventres, on a parfois à passer par quelques petits passages pour parvenir dans de plus grandes chambres avec seulement des lumières clignotantes et des images en mouvement d’animaux sur les parois rocheuses.

A l’intérieur on était conduit à de prendre un peu de terre crue et de la mettre dans sa bouche, de la mâcher et de la mélanger avec de la salive, puis d’aller à la paroi de la grotte, en plaçant les mains sur la surface de la roche.

Pour une personne qui vit en harmonie avec la nature, et n’a pas l’expérience d’être distincte et indépendante de l’environnement, placer la main sur le mur de roche dure et cracher le pigment de sa propre bouche pour créer une silhouette (Figure 2), et de sentir et de voir la peinture sur les main comme si un gant définissait cet appendice remarquable que nous avons – c’était une expérience de séparation, une initiation.

(Nous faisons savoir à l’élève de classe 1, le premier jour de l’école, que ses mains sont des instruments très spéciaux destinés à faire de bonnes choses, destinés à travailler dans le monde.)

Il y a aussi un négatif après l’image, une impression négative de la main sur la paroi de la grotte, laissée par cette action. Ceci est une sorte d’image-mémoire qui marque le rite de passage – il ramène la mémoire quand on revisite le lieu. L’histoire de l’art peut être une puissante expérience de rite de passage pour l’adolescent.

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Nous avons une pièce dans notre lycée que les étudiants ont revêtu de Lazure comme un mur de roche, comme la chambre d’une grotte.

Les élèves de 9e année ont craché de la peinture autour de leurs mains répliquant, dans la mesure du possible aujourd’hui, une expérience de peinture dans une grotte. Plus tard, ils ont fait des peintures d’animaux sur le mur.

J’ai eu une étudiante cette année, se préparant à l’obtention de son diplôme, extrêmement artiste, et elle voulait faire une peinture murale pour son projet principal.

La peinture murale traitait de sa conception du monde et contenait des éléments tout à fait remarquables faits de graffiti, de surréalisme, d’expressionnisme abstrait et avec des caractéristiques uniques qui lui étaient propres, mais hors de sa génération et de sa culture.

Elle a appelé ce projet « Spitting My Soul on the Wall ».

Joan nous a donné une image de jeunes enfants avec la bouche ouverte, buvant le monde et je dirais que le geste de l’adolescent est peut-être plus d’essayer de canaliser et de contrôler ce qui est en hausse dans l’âme, l’activité croissante de l’astral qui se manifeste vers l’extérieur dans l’activité hormonale, des poussées de croissance, les sautes d’humeur, etc.

Ils ont besoin de le sortir, de l’exprimer et de le cracher en avant.

Cracher son âme dans le monde à travers les vêtements, la langue, et ainsi de suite est davantage le geste de l’adolescence.

Une autre chose en histoire de l’art que l’on peut demander à un adolescent de 9ème classe est d’imaginer le monde sans peinture, aucun dessin, aucune sculpture, pas de musique (aucun CD), sans pièces de théâtre, pas de poésie, pas de mouvement artistique, pas de littérature, pas d’art de parler, aucun des arts. Imaginez aussi complètement que possible ce que le monde serait sans art.

Ils obtiennent l’image : un monde sans art n’est pas le monde. Ou comme ils diraient : ennuyeux !

 

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Les université de Yale et de Cornell ont récemment lancé des travaux de cours obligatoires en histoire de l’art pour les étudiants en médecine. Les étudiants qui ont terminé le cours d’histoire de l’art ont mieux réussi à 56 % dans le diagnostique correct des patients par rapport à ceux qui ne prenaient pas ce cours.

Entrer dans une image rend sensible à la lecture du monde extérieur et aiguise les capacité de percevoir ce monde. Une observation exacte est absolument nécessaire pour développer un jugement sain, juste ce que nous voulons que l’adolescent atteigne.

Ensemble, avec un aperçu des origines de l’art, je fais quelque chose que j’appelle le « langage de la forme. » Et rappelez-vous que quand bien même l’époque grecque est proche de nous, il n’y avait pas de mot pour « l’art » ; le mot « Tecni » était le mot le plus proche que les Grecs avaient pour désigner l’art, et nous voyons que c’est la racine du mot pour la technique et la technologie.

Les arts et les sciences ne sont pas différenciées jusqu’à notre époque. Selon Hans Belting, l’art n’a pas commencé avant le 14e ou 15e siècles. Avant ce temps, l’art était tellement une partie de la culture qu’il n’était pas séparé ou considéré comme un objet précieux, en dehors de la sacralité du reste du monde. Sacré, oui !

Le philosophe et historien d’art Arthur Danto a dit que l’art est mort dans les années 60 parce que tout et n’importe quoi peut être de l’art. (Andy Warhol, encore une fois !)

Un tas de ferraille sur un sol ou un morceau de lard rance sur une chaise aujourd’hui peut être dit et vendu comme de l’art (allant chercher beaucoup plus d’argent qu’un enseignant Waldorf n’en verra jamais). Ceci est une question importante sur laquelle nous reviendrons si nous en avons le temps.

Si nous regardons les premiers outils qui furent développés, certains de ces premiers outils ressemblent à ceci (Figure 3). La pointe de lance ou la tête de flèche illustrent un geste vertical ser dirigeant vers un point. Si vous touchez ce point – aïe !- ça fait mal, ça nous réveille. Les gestes qui pointent apportent à la conscience la douleur, et même la

mort. C’est une partie de la langue des formes que nous voyons partout dans le monde qui nous entoure. L’autre type de forme avec lesquels les anthropologues font vraiment des puzzles, ce sont ces disques circulaires.

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Au début, il était compris que les lances sont faites pour la chasse, la bataille et ainsi de suite, mais il a été plus récemment suggéré qu’elles pourraient avoir effectivement servi un but spirituel, comme des objets cultuels, imitant les rayons du soleil avant qu’elle

s ne soient utilisées à des fins plus profanes. Nous savons qu’il y avait des pratiques persanes où une épée était conçue pour être entraînée dans la terre pour montrer que c’était le bon moment pour planter.

Le roi initié conduisait le symbole des rayons solaires dans le sol. Mais quel est le but pratique du disque solaire ? N’est-il pas aussi probable qu’il y a une signification spirituelle, religieuse ou cultuelle à son origine plutôt qu’un but pratique ?

Les fins pratiques viennent plus tard dans la civilisation et sont souvent un signe de décadence.

Mais considérez l’introduction de ces objets comme un alphabet de la forme, la base de toutes les autres formes et une révision de la première classe sur des lignes droites et courbes.

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Je voudrais lire quelque chose de Proclos, un philosophe néo-platonicien du IVème siècle qui décrivit l’ars lineandi ou le dessin de forme comme il l’expérimentait dans sa journée.

Cette conférence a fourni plus d’ateliers artistiques que la plupart, mais en tant qu’artiste visuel, j’ai omis d’offrir le dessin de forme. Il y a le potentiel pour un programme d’études de 12 ans de dessins de forme dans les écoles Waldorf et cet art est en général phases laissé après la 5e année.

Il est le premier à sortir du répertoire des enseignants de classe parce que souvent nous ne comprenons pas son but plus profond. C’est une forme d’art très puissante. Les cultures premières développent le dessin de forme, l’ars lineardi, avant d’écrire.

Je voudrais donner aux enseignants de classes une prise sur l’art du dessin de forme parce que ce sont ces professeurs de classe qui devront développer le dessin de forme et le mettre au niveau de l’école secondaire pour que les professeurs d’art des grandes classes puissent le transformer davantage pour le développement de l’adolescent.

C’est un art puissant pour les facultés formant le jugement. Proclos dit du dessin de forme – et imaginez les dessins sur des temples, des vases, des vêtements dans la Grèce antique, à Rome et au Moyen Age : (Figure 4)

« L’Ars Lineandi [le dessin de forme] est la mémoire reprise des idées invisibles de l’âme, et ce qui est sa réalisation : il donne vie à sa propre cognition, éveille l’esprit, purifie la compréhension, et apporte l’élément de formation, qui fait partie de notre être, de la lumière.

Il élimine la bassesse et l’ignorance qui s’accrochent à nous dès la naissance, et nous libère de la servitude de la déraison. Il éveille l’âme du sommeil et la pousse vers l’esprit. Il fait de nous un véritable être humain ... » [Proclos, 410-485 ap. JC]

Imaginez le dessin de forme comme un art pratique, et l’histoire de l’art comme la science de l’esthétique, étant réalisée dans les classes des écoles Waldorf avec nos enfants, afin qu’ils puissent devenir de véritables êtres humains.

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En terminant, j’ai quelques questions finales: Combien d’entre vous peuvent dessiner ? [Les mains se lèvent] Combien d’entre vous peuvent chanter ? [Mains levées.]

Combien d’entre vous peuvent danser ? [Mains levées.] Bien ! La réponse est bien meilleure que ce que j’avais anticipé.

Voilà exactement ce dont à besoin l’éducation : des enseignants qui expérimentent l’art comme la pierre angulaire de l’âme, l’élément vital de l’éducation !

Van James enseigne depuis plus de vingt ans à l’école Waldorf d’Honolulu.

Il est co-fondateur de l’école secondaire d’Honolulu et co-directeur de Kula Makua – le programme pour l’éducation Waldorf des adultes et la formation des enseignants.

Il est un ancien membre du conseil d’administration de l’Alliance pour l’éducation artistique d’Hawai’i, président de la Société anthroposophique à Hawaii, et membre du groupe Anthroposophique d’initiative Asie-Pacifique.

Il est le rédacteur en chef du Journal Pacifica, auteur de Ancient Sites of Hawai’i (Mutual Publishing), Anciens Sites of Maui, Molokai and Lanai (Mutual Publishing), et l’ouvrage primé Ancient Sites of O’ahu (Bishop Museum Presse). Son dernier livre est Spirit and Art : Pictures of the Transformation of Consciousness (Anthroposophic Press).

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- Monique

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Crédit photo Aurore de Hulster