Ligne de vie
En fin de semaine dernière, nous n’avons fait qu’un dessin de forme : la ligne de vie. En effet, ayant dû aider le papa pour une partie des travaux, il m’était impossible de me couper en deux. La maison est complètement en chantier, mais nous avançons bien, avec le sentiment de nous réapproprier notre espace, d’assainir aussi et de désencombrer, et ça fait du BIEN !
Hello !
A small update before working with the girls and if the storm raging outside does not cut the connection too!.
At the end of the last week, we have done only one form drawing : the line of life. Indeed, I had to help my DH for a part of the work in the house, and it was impossible for me to cut me in two. This is completely the clutter everywhere but it’s ok and we have the feeling to reinvest our space, and also to clean up clutter, and it feels good!
La ligne de vie que l’on trouve sur les costumes Bigouden et qui symbolise la confiance en Dieu.
The line of line we find on the costume of the Bigouden’s country and which symbolize trust in God.
A vrai dire, nous n’avons pas eu besoin de chercher longtemps des idées pour exploiter la ligne de vie.
Actually, we did not have to look far for ideas to exploit the lifeline.
Nous avions utilisé toute la semaine le conte breton Le merle d’Or, que voici :
We had used all the week the Breton’s tale The Golden Robin, but, sorry, i have any english translation.
Il y a bien longtemps, à Quimper, vivait un homme très riche. Il possédait le plus grand magasin de soieries de la ville. Il y a travaillait dur, aidé de ses trois fils Mikael, Yves et Yannick. On venait quelquefois de fort loin lui acheter son velours et ses belles dentelles pour faire les fameux costumes bretons.
Un jour, le brave homme tomba malade. Sans lui, le commerce ne marchait pas comme à l’ordinaire. Ses fils firent donc venir le médecin. Celui-ci l’examina longuement et avoua ne pas savoir de quoi il souffrait.
Alors on appela le plus célèbre docteur du canton. Au sortir de sa consultation, il prit de grands airs pour déclarer :
« Voilà une maladie fort intéressante, car elle est inconnue. Attendons et nous verrons si elle causera la mort de notre patient. »
Les trois garçons renvoyèrent ce charlatan !
Dans le pays, la nouvelle se répandit qu’un mal mystérieux avait frappé le marchand de tissus. Et bientôt l’on vit accourir des quatre coins de France et d’Europe les plus fameux représentants du corps médical.
Mais tous, sans exception, se révélèrent impuissants face à cette nouvelle maladie.
Le pauvre homme, cloué dans son lit, se désespérait de voir son commerce aller à la dérive. Il promit une récompense fabuleuse à celui qui le guérirait.
Quelque temps plus tard, arriva dans la ville un homme étonnant. Sa peau était jaune et ses petits yeux noirs s’allongeaient en amande. Il portait de fines moustaches qui retombaient sur son menton. Ceux qui l’aperçurent chuchotaient que c’était un mage. Quand il se présenta chez le marchand, il lui expliqua qu’il venait d’Orient et qu’il avait le pouvoir de guérir les maladies inconnues.
Il ne lui fit pas de saignée, il n’examina pas sa gorge, il n’écouta pas son coeur. Il lui posa seulement la main sur le front en fronçant les sourcils pour mieux se recueillir. Après un long moment, il déclara :
« Cette maladie est ex-trê-me-ment grave. Seul, le Merle d’Or peut la guérir ».
Et, sans autre explication, il prit congé, refusant toute récompense.
Le vieil homme fit venir son fils aîné et le pria de partir à la recherche de l’oiseau merveilleux. Il lui assura de grands biens s’il parvenait à le lui rapporter et, pour le voyage, lui donna une bourse remplie de cent pièces d’or.
Mikael se mit en route. Il marcha plus de trois jours. A ses questions, les paysans lui répondaient en se moquant qu’ils n’avaient jamais vu d’oiseau à plumes d’or et qu’il devait être bien sot pour courir après.
Puis il arriva à un endroit où sa route croisait quatre chemins et s’en trouva bien embarrassé. On appelait ce carrefour « le Croisement de l’Etang » car, à proximité s’étendait un petit lac assez triste et très profond. Ne sachant quelle direction prendre, il lança son chapeau en l’air en se disant qu’il irait du côté où il retomberait. Le sort décida qu’il prendrai la route de droite. Il chemina encore de longs jour et, au soir du dixième, arriva, épuisé, dans une auberge.
Les crêpes de sarrasin que lui servit la patronne étaient si délicieuses et la couette de son lit si douce qu’il décida, le lendemain matin, de ne pas repartir.
« Ma foi, dit-il, c’est folie d’aller plus longtemps à la recherche de l’oiseau. Ici, le gîte est bon, la chair succulente. Mon père est vieux et, s’il meurt, j’aurai son héritage.
Au bout de longues semaines, le vieux père ne voyant pas revenir l’aîné de ses enfants, envoya son deuxième fils à la recherche du Merle d’Or.
Yves prit donc la route et, en trois jours, parvint, lui aussi au « Croisement de l’Etang ». Là, ne sachant quelle direction prendre, il lança son chapeau en l’air. Et, comme à la première fois, le destin voulut qu’il retombât sur le chemin de droite. Dix jours plus tard, il arriva à l’auberge où il retrouva son frère Mikael qui le dissuada de continuer son voyage.
« Cet oiseau prodigieux n’existe pas. A quoi bon poursuivre des chimères ? »
Les bons mets dont il lui parla achevèrent de le convaincre.
« Tu as raison, répondit-il. De plus, si le bonhomme meurt, nous aurons son héritage ».
Les deux garçons entrèrent dans l’auberge et y menèrent joyeuse vie. A boire et à manger, leur argent fut vite dépensé. Ils continuèrent si bien leur bombance qu’ils s’endettèrent jusqu’au cou. L’hôtelier qui n’aimait pas faire crédit, ne voulut jamais les laisser partir : puisqu’ils ne pouvaient pas payer, ils travailleraient à son service.
Sans nouvelle de ses deux premiers fils, le père envoya son cadet. Yannick prit la route à son tour. Au « Croisement de l’Etang », son chapeau retomba sur le chemin de droite, comme les deux premières fois. Quand il arriva à l’auberge, ses deux frères, prisonniers de leur créancier, le supplièrent de payer pour eux.
« Non, répondit-il, cet argent appartient à mon père. Il m’a fait confiance et j’irai jusqu’au bout du monde, s’il le faut, pour trouver le Merle d’Or.
_ Tu ne réussiras pas plus que nous, lui rétorquèrent les deux aînés. Et si le bonhomme meurt, nous aurons son héritage ».
Le benjamin, qui aimait son père, fut révolté par ces paroles, et passa son chemin.
Un peu plus tard, alors qu’il se reposait au pied d’une petite colline, il sentit le sol se dérober sous lui. Il roula en boule dans le fossé. En se relevant, il vit devant lui un Lièvre géant.
« Tu faisais la sieste sur mon dos, lui dit sans rancune l’animal.
_ Pardonne-moi, répondit le jeune garçon, j’étais si fatigué que j’ai pris ta fourrure pour de grandes fougères sèches.
_ Je suis heureux si tu as bien dormi, repris le Lièvre. Mais, dis-moi, où vas-tu, mon ami ?
_ Je n’en sais trop rien. Mon père est malade et, pour le guérir, il faut que je lui rapporte le Merle d’Or. Il y a longtemps que je marche mais personne ne peut m’indiquer l’endroit où il se trouve.
_ Ah ! Dit le Lièvre, tu n’es pas au bout de tes peines ! Il te reste plus de sept cents lieues pour y arriver ».
Le jeune garçon faillit perdre courage en apprenant la distance qu’il devait encore couvrir.
« Comment ferai-je pour parcourir une si longue route ? Soupira-t-il d’un air malheureux.
_ C’est très facile, expliqua le Lièvre. Monte sur mon dos, tiens-toi bien à mon poil, et je t’y conduirai ».
Yannick accepta de bon coeur. Il se hissa sur le Lièvre et le tint bon aux épaules. Quelle ne fut pas sa surprise en s’apercevant que l’extraordinaire animal faisait des bonds de sept lieues. Il montait si haut à chaque saut qu’ils auraient pu franchir des montagnes. Le garçon, pour ne pas avoir le vertige, était obligé d’enfouir sa tête dans l’épaisse fourrure de son ami.
A cette vitesse vertigineuse, les deux compères ne tardèrent pas à arriver au pied d’un château impressionnant par sa taille et sa splendeur. On voyait des oriflammes claquer comme des fouets sur les hautes tours de pierres roses. On entendait sonner dans les cours intérieures les trompettes de la garde du seigneur.
Alors que le jeune homme s’apprêtait à franchir le pont-levis, le Lièvre l’en empêcha.
« Le Merle d’Or n’est pas ici. Regarde là-bas ! Il habite ce petit temple couleur d’anémone sauvage. »
En effet, non loin du château, au milieu d’une calme prairie, s’élevait un petit palais mauve. Ils approchèrent et virent avec émerveillement qu’il était fait de porphyre et d’améthyste.
« Avant d’entrer, dit le Lièvre, écoute ce dernier conseil. L’Oiseau merveilleux vit dans une cage de bambou. A côté de lui, il y a une cage en or. Surtout, garde-toi bien de le mettre dans la belle cage, car aussitôt les gens du château saurait que tu l’as pris ».
Fort de cet avertissement, le garçon s’aventura dans la demeure du Merle d’Or. Mais là, sa déception fut grande : il s’attendait à voir un oiseau resplendissant et il avait devant lui un vulgaire merle tout noir, tenant dans sa bouche un caillou. Dans sa cage de bambou, le pauvre volatile avait l’air malheureux et ne bougeait pas ; le jeune homme crut même qu’il était mort.
« Il retrouvera vie, se rappela-t-il, si je le mets dans la cage d’or ».
Dès que le merle eut touché les barreaux de la cage d’or, effectivement il s’éveilla. Ses plumes prirent aussitôt l’éclat du précieux métal jaune et devinrent même si éblouissantes, qu’un instant elles aveuglèrent le visiteur. Son bec devint de l’or pur et le caillou, dans sa bouche, se changea en rubis. La pierre aux reflets de sang roula aux pieds du garçon et l’Oiseau-Soleil se mit à siffler. Les notes qu’il lançait étaient si aiguës qu’on pouvait les entendre à des lieues à la ronde.
Aussitôt, les gens du château accoururent et se saisirent de Yannick. Ils le traitèrent de voleur et décidèrent de le mettre en prison.
« Non ! Non ! Criait le jeune homme. Je ne suis pas un voleur ! Je suis venu chercher le Merle d’Or pour guérir mon pauvre père malade. J’ai fais plus de sept cent lieues pour arriver jusqu’ici !
_ Nous voulons bien te croire, lui répondirent-ils. Mais nous te donnerons le Merle d’Or si tu nous apportes la Porcelaine ».
Le jeune garçon fit la promesse qu’on lui demandait sans savoir ce que pouvait bien être cette Porcelaine. Puis il quitta le pays. Peu après, il retrouva son ami le Lièvre qui broutait du serpolet.
« Pourquoi es-tu si triste ? Lui demanda le Lièvre.
_ Les gens du château veulent bien me laisser emporter le Merle d’Or, mais à la condition que je leur amène la Porcelaine.
_ Tu n’as pas suivi mon conseil, dit le Lièvre géant, et tu auras voulu mettre le Merle dans la cage en or.
_ Hélas ! Oui, avoua le garçon.
_ Ne te désespère pas. La Porcelaine est une jeune fille jolie comme les amours. Elle demeure très loin, à plus de trois mille lieues d’ici. Monte sur mon dos et je te conduirai ».
En chemin, Yannick demanda au Lièvre qui était cette jeune fille et pourquoi on l’appelait ainsi. L’animal lui répondit en ces termes :
« C’est la plus belle enfant qui soit. On la dit fille des fées, et sa peau est si fine, si lisse qu’on croirait de la porcelaine.
_ Pourquoi ces gens tiennent-ils tant à elle ? Questionna-t-il encore.
_ Pour la marier à leur roi, répondit le Lièvre. Il est vieux et si méchant que, jusqu’à ce jour, il n’a pas réussi à trouver une épouse. »
Le garçon plaignit la Porcelaine de tout son coeur, mais son ami le Lièvre lui rappela que c’était la condition pour obtenir le Merle d’Or.
Alors qu’ils avaient déjà fait une partie du chemin, le temps changea. Le ciel se couvrit et il se mit à pleuvoir. Mais d’un bond de sept lieues, ils quittèrent la campagne mouillée et, traversant les nuages, retrouvèrent un ciel calme et pur. Après un instant passé au soleil, ils replongèrent sur la terre détrempée. Poursuivant leur folle équipée, ils firent ainsi plus de deux mille lieues quand, tout à coup, la pluie cessa : ils s’arrêtèrent au bord d’un lac transparent.
« Nous sommes arrivés, annonça le Lièvre. La Porcelaine va venir se baigner ici avec ses compagnes. Je m’en vais brouter un peu de serpolet pendant que tu la convaincras de te suivre ».
Le Lièvre géant s’éloigna et Yannick alla se cacher derrière un bouquet d’arbres pour mieux observer celle qu’il attendait. Presque aussitôt, la Porcelaine arriva et, quand il la vit, il en tomba amoureux. Elle était d’une extraordinaire beauté. Sa peau d’une blancheur éclatante faisait ressortir à merveille le blond tendre de ses cheveux.
Le garçon la vit entrer dans l’eau et jouer avec ses amies qui riaient quand l’une éclaboussait l’autre. Un ballet de sirènes ne l’eût pas ravi davantage.
Soudain, un grand coup de vent le fit frissonner. Les arbres au-dessus de lui perdirent quelques feuilles : l’automne commençait. C’est à ce moment qu’il aperçut, un peu plus loin sur le gazon, un jupon blanc se gonfler et s’envoler comme un cygne.
L’air s’étant rafraîchi, les demoiselles sortirent de l’eau. Elles se séchèrent en chantant de vieilles ballades celtiques. Seule, la Porcelaine qui possédait pourtant la plus belle voix ne chantait pas. Ses compagnes lui demandèrent pourquoi et elle répondit :
« J’avais posé mon jupon blanc à cet endroit et je ne l’y trouve plus ».
Les jeunes filles éclatèrent de rire et se moquèrent de l’infortunée. Elles la laissèrent seule en disant que c’était un tour des lutins plaisantins et qu’elles ne pouvaient pas l’aider.
La pauvre Porcelaine se mit à pleurer, et Yannick choisit ce moment pour quitter sa cachette. Il s’approcha d’elle.
« Pourquoi toutes ces larmes ? » lui demanda-t-il.
La Porcelaine le regarda de ses grands yeux bleus, rendus plus clairs encore par les pleurs. Un peu effarouchée, elle se serra plus étroitement dans le voile dont elle s’était hâtivement enveloppée et dit :
« Pendant que je me baignais, on m’a pris mon jupon. Ce sont certainement ces coquins de lutins !
_ Je vous ferai retrouver votre vêtement si vous consentez à venir avec moi », lui proposa-t-il en faisant la révérence.
La Porcelaine promit à la légère, trop pressée de se rhabiller. Alors, le garçon lui désigna le sommet du sapin et elle poussa un grand cri de joie. Yannick grimpas à la plus haute branche qui retenait le jupon et redescendit pour le rendre à la jeune fille.
Mais, quand un peu plus tard, ils durent se mettre en route, la Porcelaine s’inquiéta de son sort :
« Où m’emmenez-vous, jeune homme ?
_ Très loin, à plus de trois mille lieues d’ici.
_ Je ne pourrai jamais marcher si longtemps…
_ Je vous offrirai un cheval !
_ Et vous ? S’enquit la Porcelaine.
_ Moi, j’ai mon ami le Lièvre géant. »
Au même instant, l’animal extraordinaire apparut devant eux. Il amenait avec lui un cheval blanc pour la jeune fille. Elle y monta en amazone. Jamais on n’avait vus i belle harmonie entre une cavalière et sa monture. Elles donnaient l’impression de se connaître depuis toujours.
Juste avant de partir, la Porcelaine posa la question que redoutait le jeune homme :
« Pourquoi me conduisez-vous dans ce pays lointain ? »
Le garçon hésita à répondre, mais comme il était très honnête, il lui dit la vérité :
« Pour vous marier au roi. Ainsi je pourrai emporter le Merle d’Or qui guérira mon père. »
La jeune fille se mit à pleurer et demanda encore entre deux sanglots :
« Ce roi est-il bon et aussi jeune que vous ?
_ Hélas ! Non. Il n’est ni bon, ni jeune, répondit le garçon. Mais vous m’avez fait la promesse de me suivre. Partons ! »
La Porcelaine versa toutes les larmes de son corps et ne prêta aucune attention au prodige : son cheval, léger comme le vent, s’était élevé dans le ciel. De dessous ses sabots s’échappait un poudroiement doré et les grandes soies de sa crinière se déployaient telles des ailes. La jeune fille, épuisée de chagrin, s’endormit.
Le Lièvre géant, qui avait mangé beaucoup de serpolet, fit des bonds de sept cents lieues. Ainsi, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ils se retrouvèrent tous auprès du temple de porphyre où se tenait le Merle d’Or.
Avant d’entrer, Yannick s’adressa à la Porcelaine qui s’éveillait :
« En route, j’ai réfléchi : c’est trop cruel de vous donner un vieil époux. J’irai l’expliquer aux gens du château.
_ N’en faites rien ! J’épouserai le roi, répondit-elle résignée. Pour guérir votre père, il vous faut le Merle d’Or.
_ C’est très facile, intervint le Lièvre. Pour que la Porcelaine ne soit pas la femme du vieux roi, il te suffit d’être un peu plus rusé que la première fois. Emmène l’Oiseau dans sa cage de bambou mais n’oublie pas de prendre aussi sa cage d’or.
Yannick fit ce que lui avait dit le Lièvre et les gens du château ne s’aperçurent pas qu’il emportait le Merle d’Or.
La Porcelaine s’étonna de voir que l’Oiseau était tout à fait ordinaire. Le jeune homme lui expliqua l’enchantement de l’autre cage. Elle était si contente d’avoir échappé à des noces malheureuses qu’elle demanda au garçon si elle pouvait l’accompagner chez son père pour assister à sa guérison. Sa demande fut chaleureusement acceptée car l’amour du jeune homme grandissait de jour en jour.
Ayant dit adieu à leur ami le Lièvre géant, les deux jeunes gens montèrent sur le cheval blanc emportant avec eux l’Oiseau merveilleux. Au cours du voyage, Yannick aperçut, du ciel, l’auberge où étaient retenus ses deux frères. Il fit descendre le cheval ailé et le pria de redevenir un cheval comme les autres tant qu’ils ne seraient pas seuls, lui et la Porcelaine.
Il délivra ses frères en payant à l’hôtelier ce qu’ils lui devaient. Puis les trois garçons et la Porcelaine se mirent en chemin.
Arrivés au « Croisement de l’Étang », les deux aînés, jaloux des succès de leur cadet, se jetèrent tout à coup sur lui. A eux deux, ils n’eurent pas beaucoup de mal à vaincre le malheureux. Et quand il l’eurent assommé d’un grand coup de bâton sur la tête, ils le précipitèrent, inanimé, dans les eaux profondes du petit lac. Le croyant mort, ils se dépêchèrent de reprendre la route. Ils emmenèrent la Porcelaine et le Merle d’Or, impatients de toucher la récompense promise par leur père.
Heureusement, au contact de l’eau glacée, Yannick était revenu à lui . Grâce à un paquet de jonc, il ne coula pas. Il appela au secours et fut très surpris de voir le Lièvre venir à son aide.
« J’avais un mauvais pressentiment, dit l’animal. C’est pourquoi je vous ai suivis.
_ Sois béni et tire-moi vite de là ! » répondit le jeune homme.
S’agrippant à la patte du Lièvre, il se hissa sur la berge, sain et sauf ! Alors qu’il se séchait devant un grand feu de bois, il écouta les conseils de son ami :
« Voici maintenant ce qu’il te reste à faire : tu vas t’habiller en garçon d’écurie et tu iras proposer tes services à ton père ; là, tu trouveras bien l’occasion de faire éclater la vérité ».
Yannick suivit fidèlement les conseils du Lièvre. Il se présenta à son père qui était guéri, puisqu’il possédait maintenant le Merle d’Or rapporté par les deux aînés, et demanda s’il n’avait pas besoin d’un garçon d’écurie.
« Justement, j’en cherche un, lui répondit-il sans reconnaître son fils sous ce déguisement. Mais le service n’est pas commode, ajouta le vieil homme. Il y a ici un beau cheval blanc que personne ne peut approcher. Il a déjà cassé bras et jambes à trois palefrenieres !
_ Je le soignerai bien », dit le jeune garçon.
Et, en effet, le cheval blanc se laissa panser sans lancer de ruades. « Comme tu es habile ! S’exclama le marchand de tissus.
_ C’est que nous nous connaissons peut-être ! » répondit le garçon en souriant malicieusement.
Deux ou trois jours plus tard, le commerçant vint trouver son garçon d’écurie et lui dit :
_ Il y a, dans ma maison, une jeune fille appelée « Porcelaine ». Elle est jolie comme un rayon de soleil. Seulement elle pleure tout le jour et griffe tous ceux qui l’approchent. Voyons si elle voudra de tes services ! »
Quand Yannick entra dans la chambre de la jeune fille, le Merle se mit à chanter dans sa cage d’or ; la Porcelaine dansa autour de lui, en faisant des révérences.
Le vieil homme n’en croyait pas ses yeux !
« Comment ! S’exclama-t-il, tu connais donc aussi la Porcelaine et le Merle d’Or ?
_ Oui, répondit le garçon. Et la demoiselle peut vous raconter, si elle le veut, toute la vérité. »
Alors, la Porcelaine fit le récit de l’aventure. Elle dit comment Yannick avait réussi son incroyable mission et comment ses deux frères, qu’il avait libérés, le jetèrent dans l’étang pour le noyer.
Le vieux père, ému aux larmes, reconnut son fils sous le déguisement de palefrenier. Il l’embrassa et lui promit toute sa fortune. Ensuite il punit ses deux aînés en les envoyant travailler dans ses cuisines, aux plus basses besognes.
Un printemps plus tard, les cloches carillonnaient dans la petite ville et les binious jouaient sur la grand’place à la cathédrale, on célébrait le mariage du plus jeune fils du marchand de tissus avec la Porcelaine.
Comme elle était belle dans sa grande robe blanche ! Les dentelles de sa traîne mesurait plus de trente pieds !
Le Lièvre géant assista à la cérémonie. Il portait le plus gros nœud papillon du cortège. Le père, tellement heureux, paraissait rajeuni de vingt ans !
La nuit venue, on vit étinceler dans le ciel une grande traînée d’or. C’était le sillage que laissaient les jeunes mariés emportés pour un long voyage de noces par le cheval blanc !
Dans les cuisines, les frères occupés à laver les deux mille cinq cent trente assiettes et les trois cent quarante plats du repas de fête, ne se doutaient de rien…
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- Monique