Sélectionner une page

Enseigner à nos enfants à lire, écrire et épeler, partie 1

par | Sep 30, 2018 | Articles traduits, Classe 1, Classe 2, Classe 3, Français, Parentalité, Pédagogie Waldorf-Steiner, Ressources Parents | 6 commentaires

Quand nos enfants sont-ils véritablement prêts à lire ?

Ou, en d’autres termes, nos méthodes d’apprentissage de la lecture sont-elles réellement respectueuses du développement coeur/corps/esprit de nos enfants ?

Manifestement, à la lecture de cet article extraordinaire, non !

Je vous présente ici la traduction que j’ai faite d’un article très long écrit à l’origine en langue anglaise par Susan Johnson, pédiatre comportemental et développemental à Colfax, en Californie. Il a été publié en anglais le 7 mai 2007 et mis à jour le 17 août 2017. On le trouve en téléchargement libre sur le site Waldorf Online Library.

J’ai énormément appris en lisant cet article très instructif et clairement rédigé. Son éclairage du développement des enfants sous l’angle neurologique montre très nettement l’insuffisance de la prise en compte de cette dimension dans les méthodes pédagogiques actuelles et passées. Bien que d’un accès assez facile, cet article est toutefois très dense. Prenez votre temps pour le lire, revenez de temps en temps sur sa lecture pour l’approfondir. Sa richesse est importante.

Je vous souhaite une bonne lecture !
lire

Enseigner à nos enfants à lire, à écrire et à épeler, partie I

Par Susan Johnson, M.D.

Une approche développementale examinant la relation entre les voies neurologiques fondamentales des enfants et leurs capacités d’apprentissage supérieures

Le développement de l’équilibre et des systèmes proprioceptifs:

On croit généralement que si nous commençons à enseigner aux enfants à écrire, à lire et à épeler à l’école maternelle et au jardin d’enfants, ils deviendront de meilleurs rédacteur, de meilleurs lecteurs, et seront meilleurs en orthographe au moment où ils atteindront le CP et le CE1. Ce n’est cependant pas ce que j’ai vu cliniquement. La vérité est que les enfants ne devraient apprendre à écrire, à lire et à orthographier que lorsque leurs voies neurologiques pour l’écriture, la lecture et l’orthographe se sont complètement formées. De nombreux neuropsychologues, spécialistes du développement, ergothérapeutes et enseignants s’inquiètent du fait que la tendance actuelle dans ce pays à pousser les matières académiques à la maternelle et au jardin d’enfants entraînera une augmentation encore plus importante du nombre d’enfants, en particulier de garçons, diagnostiqués avec des Troubles déficitaires de l’Attention, des troubles de la conduite et des difficultés dans le traitement visuel et auditif

Premièrement, les enfants doivent développer un fort sens de l’équilibre, à la fois lorsque leur corps bouge et lorsque leur corps est immobile. Même dans l’utérus, le fœtus bouge et stimule les trois canaux semi-circulaires des deux oreilles internes. Les canaux semi-circulaires sont situés de manière à ce que chacun réagisse à une direction ou à un plan de mouvement différent, tels que haut/bas, avant/arrière et gauche/droite. L’organe en forme de coquille pour l’audition et les trois canaux semi-circulaires pour l’équilibre partagent le même huitième nerf crânien au cerveau. Si le cerveau ne reçoit pas d’informations correctes des canaux semi-circulaires, il ne peut pas facilement maintenir la droiture du corps. Dans ce cas, les enfants ont besoin de penser et de se concentrer pour conserver leur droiture et, par conséquent, les mouvements de leur corps ne sont pas encore libres. La capacité de retenir des informations verbales lorsque vous êtes assis ou debout dépend de la liberté de l’esprit. C’est pourquoi un enfant de 6 ans et demi peut se souvenir d’une séquence de quatre requêtes verbales lorsqu’il est allongé à plat sur le sol ou blotti sur les genoux d’un parent, mais pas lorsqu’il est assis sur une chaise, surtout lorsqu’il est immobile. Le fluide derrière le tympan influe également sur la capacité de l’enfant à entendre comme en cas d’inflammation cérébrale (résultant d’une inflammation de la muqueuse intestinale connue sous le nom de « syndrome de Leaky Gut »), mais ces enfants ont de la difficultés à entendre et à comprendre le langage dans toutes les positions, assis sur les genoux de leurs parents, assis sur une chaise ou debout.

Pour qu’un enfant soit capable de rester assis calmement, de faire attention et de se rappeler visuellement les formes des lettres et des chiffres, il doit d’abord avoir développé son système proprioceptif, un sens du corps dans l’espace. Dès la naissance de l’enfant dans la gravitation, les mouvements du tronc et des extrémités de l’enfant activent les sites récepteurs proprioceptifs des muscles, des articulations, des tendons et des ligaments. Cette information sensorielle se déplace ensuite vers le cervelet à la base du crâne ainsi que vers les lobes pariétaux, situés de chaque côté du cerveau, avant de se connecter à toutes les autres zones du cerveau, y compris les lobes frontaux. Les mouvements du côté droit du corps sont principalement perçus dans le côté gauche du cerveau, tandis que les mouvements du côté gauche du corps sont surtout perçus dans le côté droit du cerveau.

Si ces voies proprioceptives ont pu se développer pleinement, lorsque l’enfant atteint 7 et 8 ans (un peu plus tôt pour les filles et parfois plus tard pour les garçons), leur cerveau aura cartographié la localisation de tous les muscles, articulations, tendons et des ligaments des deux côtés de leur corps. À cette même époque également, les côtés droit et gauche de leur cerveau développeront des liens entre eux, également connus sous le nom d’intégration bilatérale. Cela permettra aux enfants de déplacer les côtés droit et gauche de leur corps en même temps. Lorsque les enfants peuvent percevoir de manière proprioceptive leur tronc et leurs extrémités, et relier les côtés droit et gauche de leur cerveau, et donc leur corps, ils auront développé une conscience spatiale, un sens complet de leur corps dans un espace tridimensionnel (c’est-à-dire haut, bas, gauche et droite). Leurs cerveaux et leurs corps physiques seront désormais profondément connectés. Ils seront en mesure de localiser leur tronc, leurs bras, leurs mains, leurs doigts, leurs jambes et leurs pieds même lorsqu’ils sont assis, debout ou couchés, les yeux fermés. Leur mental ne sera plus nécessaire pour maintenir leur corps droit ou juger les distances spatiales. Leur esprit sera libre de faire attention, de se concentrer et d’apprendre, et il sera également libre de remarquer les indices sociaux non verbaux donnés par d’autres enfants et adultes.

Dans ma pratique clinique, je vois des enfants à qui l’on demande de rester calmement assis à un bureau quand ils ne peuvent pas encore maintenir la station droite assise ou debout et ne peuvent pas encore « sentir » ou percevoir leur corps de manière proprioceptive. Ces enfants doivent constamment bouger leurs muscles et leurs articulations et doivent souvent rechercher une pression externe pour localiser leur corps dans l’espace. Ces enfants se tortillent souvent sur leurs chaises (parfois en tombant), s’appuient sur leur bureau, s’assoient sur leurs jambes et leurs pieds lorsqu’ils sont assis sur des chaises et/ou entourent les pieds des chaises avec leurs jambes pour aider leur cerveau à mieux localiser les positions. de leurs troncs et extrémités. De plus, lorsque le système proprioceptif n’est pas encore complètement développé, les enfants auront des difficultés à s’équilibrer sur chaque pied pendant 8 à 10 secondes tout en restant immobiles lorsque leurs yeux sont fermés. Étant donné que ces enfants ne perçoivent pas encore leur corps dans un espace tridimensionnel (c’est-à-dire avant/arrière, droite/gauche et haut/bas), ils auront aussi des difficultés à copier des formes, en particulier des formes contenant des lignes diagonales, telles que le triangle ou le diamant. Habituellement, nous nous attendons à ce que les enfants soient capables de copier un triangle dès l’âge de 5 ans et de copier la forme du diamant avant l’âge de 7 ans. Les enfants qui ne peuvent pas localiser de manière proprioceptive leur pouce ou leurs doigts lorsqu’ils essaient de tenir des crayons ne peuvent pas dessiner facilement. De plus, si le cerveau et l’esprit d’un enfant n’ont pas encore commencé à développer ce sens du corps dans un espace à trois dimensions, les lignes diagonales seront particulièrement difficiles à copier pour cet enfant. En fait, les enfants ne seront pas en mesure de percevoir des lignes diagonales qui sont fermement dessinées sur leur dos par un doigt, comme dans les lettres M, W, V, ou X ou le chiffre 7, jusqu’à ce qu’ils aient pleinement développé leur sens de leur corps dans l’espace tridimensionnel. Jusque-là, les lignes diagonales dessinées sur le dos des enfants ressembleront à des lignes verticales, horizontales ou courbes.

Les enfants, s’ils ne sont pas encadrés par un parent ou un enseignant, dessineront les connexions proprioceptives de leur cerveau avec leur corps lorsqu’ils sont invités à dessiner une personne. Les enfants de moins de deux ans gribouillent généralement lorsqu’on leur demande de dessiner une personne. Leurs cerveaux ne sont pas encore connectés de manière proprioceptive à leurs corps. Les filles de deux ans environ et les garçons de trois ans environ dessinent généralement un cercle pour la tête avec des bâtons verticaux pour les jambes et des bâtons horizontaux pour les bras, qui pendouillent, tous sortant du cercle. Cela signifie que ces enfants établissent des connexions proprioceptives de leur cerveau à leurs bras et jambes, mais pas encore à leurs troncs, mains, doigts ou pieds. Habituellement, lorsque les filles ont environ trois ans et que les garçons ont environ quatre ans, ils vont dessiner des figurines avec des bras et des jambes en forme de bâton, provenant de troncs circulaires ou en forme de bâton. Ces enfants peuvent également dessiner trois à cinq doigts en forme de bâton sur chacune des mains, ce qui nous permet de savoir qu’ils commencent aussi à percevoir leurs doigts de manière proprioceptive.

À partir de l’âge de 5 ans, les enfants devraient commencer à expérimenter leur corps dans un espace tridimensionnel (c’est-à-dire avant/arrière, gauche/droite et haut/bas) de sorte que leurs dessins d’une personne commencent à montrer une certaine dimension. Maintenant, leurs dessins montreront des vêtements (c’est-à-dire des robes triangulaires ou des pantalons et des chemises de forme rectangulaire), au lieu de simplement des troncs en forme de bâton ou des troncs circulaires. Ils auront des bras, des mains, des doigts, des jambes et des pieds en forme de tube ou de forme rectangulaire (plutôt que de bâton). Les dessins deviendront plus détaillés avec l’apparition d’un cou vers l’âge de 7 ans. Lorsque les enfants dessinent ces types de dessins dimensionnels pour une personne, leur cerveau et leur esprit se préparent à lire phonétiquement et simultanément à créer des images mentales et des scènes à partir des mots qu’ils lisent.

lire

Si les voies proprioceptives des enfants ne sont pas encore complètement développées ou ont été partiellement bloquées par des compressions crâniennes non résolues (pouvant survenir pendant l’accouchement), leurs dessins ressembleront à ceux d’enfants plus jeunes, souvent constitués de gribouillis ou en forme de bâtons. Il est également important de réaliser que les comportements sociaux et émotionnels des enfants seront parallèles au développement de leurs systèmes proprioceptifs. Si le dessin d’une personne par un enfant apparaît de manière proprioceptive comme celui d’un enfant plus jeune, les comportements sociaux et émotionnels de l’enfant se situeront probablement au niveau du dessin de l’enfant. C’est parce que l’esprit d’un enfant doit être libre pour pouvoir noter des indices sociaux. Ces enfants se fatiguent aussi facilement et deviennent facilement stressés lorsqu’ils se trouvent dans de nouveaux environnements ou dans des situations sociales parce que leur esprit est tellement multitâche.

Souvent, les enfants dont les voies proprioceptives ne sont pas complètement développées sont étiquetés comme souffrant de troubles du déficit de l’attention, car ils apparaissent agités dans leurs mouvements et ont des difficultés à faire attention et à se concentrer. Ils semblent souvent stressés et ils se fatiguent facilement à cause de tous les efforts que leur tête fait pour aider leur cerveau à maintenir leur corps droit et à juger des distances spatiales. Cet aspect multitâche amène les enfants à vivre principalement dans la partie « fuite ou combat » (c’est-à-dire Sympathique) de leur système nerveux autonome. Être dans la partie stressée de leur système nerveux autonome fait également apparaître leurs pupilles (c’est-à-dire la partie sombre de leurs yeux) grandes lorsqu’elles sont dans une lumière intérieure modérée. De plus, les mouvements de ces enfants sont souvent saccadés plutôt que fluides et ils semblent souvent anxieux et/ou hyperactifs. Leurs comportements peuvent être parfois impulsifs et même explosifs de temps en temps. Souvent, ces enfants ont également des problèmes avec les mouvements de doigts de la motricité fine, car ils ne perçoivent pas encore complètement les doigts de leurs mains. Certains de ces enfants peuvent toujours écrire avec la préhension des plus jeunes, agrippant leurs crayons avec le poing, ou montrer beaucoup de tension dans leurs doigts et leur pouce lorsqu’ils tiennent des crayons. Encore une fois, ces enfants seront vus comme ayant des difficultés dans leurs relations avec leurs pairs, car leur esprit n’est pas encore libre et disponible pour remarquer des indices sociaux non verbaux.

Les enfants présentant des difficultés proprioceptives peuvent également être étiquetés comme ayant des difficultés d’apprentissage dans le traitement visuel (par exemple, dyslexie ou autres troubles d’apprentissage non verbaux), car ils ont du mal à s’imprégner et à mémoriser les orientations spatiales correctes des lettres et des chiffres quand on leur demande de les écrire de mémoire. Si les voies proprioceptives sont pleinement développées, les enfants peuvent regarder les formes des lettres et des chiffres, utiliser leurs yeux pour suivre les directions exactes des lignes et des courbes, puis imprimer correctement cette information spatiale dans la région pariétale gauche de leur cerveau. Lorsque cela se produit, l’esprit des enfants peut former des images mentales précises des nombres et des lettres qu’ils voient. Si le suivi oculaire des enfants, la convergence des yeux et/ou les voies proprioceptives ne sont pas encore complètement développés ou si leurs voies sont partiellement bloquées, ces enfants confondront des lettres telles que « b » et « d » ou inverseront des nombres comme 2, 3 ou 7, en écrivant et en lisant.

Le système proprioceptif peut également avoir un impact sur la vie des enfants d’autres manières. Cela peut affecter la capacité des enfants à s’endormir à l’heure du coucher et/ou à rester endormi toute la nuit. Pour ces enfants, fermer les yeux la nuit donne l’impression que leur corps a disparu parce que leur esprit n’a pas encore cartographié les connexions internes à leurs muscles, articulations, tendons et ligaments. C’est pourquoi les enfants peuvent souvent se réveiller la nuit et rechercher un contact physique avec leur(s) parent(s) afin de se rendormir. Lorsque les systèmes proprioceptifs des enfants ne sont pas encore complètement développés, ils voudront s’allonger à côté d’un parent afin de recevoir une pression externe sur leur corps, activant continuellement les récepteurs de pression sur leur peau et les récepteurs proprioceptifs dans leurs muscles, articulations, tendons et ligaments, afin qu’ils puissent pleinement percevoir leurs corps à l’extérieur, et donc se détendre et se rendormir. C’est aussi pour cette raison que les enfants veulent souvent savoir quand ils vont se coucher. Ils doivent être capables de voir leur corps parce qu’ils ne peuvent pas encore sentir ou percevoir leur corps de manière proprioceptive lorsque les lumières sont éteintes.

Le système proprioceptif est développé et renforcé chez les enfants en leur permettant de faire de grands et petits mouvements physiques, en particulier des mouvements où ils expérimentent une pression, en utilisant leurs doigts, leurs mains, leurs bras, leurs troncs, leurs jambes et leurs pieds. Des mouvements comme creuser avec une pelle, pousser une brouette, transporter des provisions, déplacer des roches, tirer des mauvaises herbes, pendre à des agrès, des jeux de cercles où leurs mains sont frappées et leurs pieds piétinent, sautent, sautillent, galopent et sautent à la corde, qui sont des activités merveilleuses pour développer et renforcer les voies proprioceptives.

lire

Apprendre à écrire, lire et épeler :

Notre système éducatif actuel enseigne aux enfants à lire d’une manière qui n’a pas de sens sur le plan du développement. Les enfants des écoles maternelles et des jardins d’enfants sont censés lire les mots lorsque seul le côté droit de leur cerveau s’est développé. De trois à sept ans environ, les enfants myélinisent le côté droit de leur cerveau, ils n’ont donc accès qu’à cet hémisphère droit de leur cerveau pour la lecture. Le cerveau droit ne peut lire que des mots individuels par reconnaissance visuelle ou mémoire visuelle. Ainsi, les enfants d’âge préscolaire et de la maternelle doivent utiliser cette zone frontale en développement de leur cerveau pour deviner les mots. Cependant, la zone frontale droite du cerveau a une tâche beaucoup plus importante que d’essayer de trouver des mots par la vue. Les enfants ont besoin de la zone frontale de leur cerveau droit (et éventuellement de la zone frontale de leur cerveau gauche) pour créer et analyser des images mentales lorsqu’ils écoutent des histoires ou qu’ils lisent des livres par eux-mêmes. Si les enfants doivent utiliser la zone frontale de leur cerveau droit pour reconnaître les mots à vue, cette zone du cerveau n’est pas libre de créer des images mentales internes et des scènes associées aux mots qu’ils entendent ou lisent. De plus, c’est la myélinisation du côté gauche du cerveau, généralement vers l’âge de 6 ans 1/2 à 7 ans et demi pour les filles et au moins un an ou deux ans plus tard pour les garçons, qui permet aux enfants d’entendre les sons séparés d’un mot donné (c’est-à-dire la conscience phonémique) et d’enchaîner les sons individuels pour émettre phonétiquement des mots.

La vraie lecture se produit lorsque les enfants peuvent former et créer des images mentales dans les zones frontales de leur cerveau droit, tout en déchiffrant simultanément les mots correspondants en utilisant le côté gauche de leur cerveau. C’est la formation de ces images mentales pendant la lecture qui donne aux enfants une compréhension et un plaisir profonds de ce qu’ils lisent. C’est cette formation d’images mentales en cours de lecture qui permet aux enfants de donner du sens plus tard aux consignes des problèmes mathématiques, à l’algèbre, à la biologie, à la chimie et à la physique et de comprendre profondément la littérature, la poésie et l’histoire. L’imagerie mentale lors de la lecture permet aux enfants d’exprimer verbalement et d’écrire leurs pensées et leurs idées, en utilisant leurs propres mots ; elle les aide à se souvenir de ce qu’ils ont lu (c’est-à-dire d’imager) pendant toute leur vie. De plus, lorsque les enfants liront phonétiquement, en déchiffrant les mots du côté gauche de leur cerveau, ils auront beaucoup plus de facilité avec l’épellation.

Dans le passé, les enfants apprenaient à ne reconnaître quelques centaines de mots par le cerveau droit, reconnaissance visuelle. Ces mots étaient généralement très courts (c’est-à-dire est, un, et, à, les, sont) et ne comportaient aucune image mentale associée. Si les enfants ne peuvent pas créer ou former des images mentales en lisant, ils sont obligés de mémoriser les mots qu’ils voient. Lorsque ces lecteurs reconnaissant visuellement avec le cerveau droit sont ensuite invités à rédiger un devoir, ils ne peuvent que recréer les mots ou les phrases qu’ils ont mémorisés. Ce sont les enfants qui plagient ou copient quelque chose textuellement à partir d’un livre, mot pour mot, quand on leur demande d’écrire des devoirs. C’est parce qu’ils ne peuvent que se rappeler les mots exacts qu’ils lisent et mémorisent visuellement, et ils ne peuvent pas se référer à des images mentales. C’est la représentation mentale qui permet aux enfants de résumer, de condenser et de comprendre plus profondément ce qu’ils lisent. Voilà comment et pourquoi notre programme éducatif actuel, qui encourage la lecture dans les écoles maternelles et les jardins d’enfants, crée des problèmes d’attention et des difficultés d’apprentissage non verbales chez nos enfants.

J’ai remarqué que lorsque les enfants utilisent leur cerveau droit, leur mémoire visuelle, pour deviner l’identité d’un mot, ils se concentrent principalement sur la première et la dernière lettre d’un mot, la forme générale du mot et sa longueur. Cela signifie que les enfants sont souvent inconscients de la séquence des lettres au milieu des mots. Habituellement, les enfants qui ont été poussés à lire depuis la maternelle et/ou le jardin d’enfant ont mémorisé des milliers de mots par cerveau droit, mémoire visuelle. Par conséquent, ces enfants ne remarquent généralement pas de différences lorsque leur sont montrées les phrases, « LSE CHVERES AIMNET L’HRBEE » versus « LES CHÈVRES AIMENT L’HERBE », « LSE CHTAS ONT UNE QEUUE » versus « LES CHATS ONT UNE QUEUE », ou « LSE ORUS AODRNTE LE MEIL » versus « LES OURS ADORENT LE MIEL ». Les enfants peuvent regarder chaque lettre individuellement et comparer l’orthographe de chaque mot, si demandé, mais ils ne voient pas tout de suite les différences en lisant. D’autre part, un enfant qui lit phonétiquement, parce qu’il lit les mots en les déchiffrant, remarque immédiatement tous les mots mal orthographiés et essaie même de déchiffrer les mots dépourvus de sens.

J’ai remarqué chez les enfants que la lecture phonétique, utilisant l’hémisphère gauche du cerveau, commence généralement à se développer en même temps que les voies d’intégration bilatérales (c’est-à-dire les voies qui connectent les côtés droit et gauche de leur cerveau, et donc leurs corps, ensemble). Un signe physique indiquant que les enfants ont développé leurs voies d’intégration bilatérales est leur capacité à effectuer le modèle de saut transversal (c’est-à-dire jambe et bras opposés, en extension) sans avoir à penser ou à se concentrer. En effet, le déplacement des extrémités du côté droit du corps est relié à la zone motrice frontale du côté gauche du cerveau. Inversement, le déplacement des extrémités du côté gauche du corps est relié à la zone motrice frontale du côté droit du cerveau. Si les enfants peuvent bouger leurs bras et jambes opposés en même temps, les hémisphères droit et gauche de leur cerveau sont en train de « se parler » ou de se connecter l’un à l’autre. Si les enfants ne peuvent sauter qu’en utilisant seulement leurs pieds ou ne prolonger qu’avec le bras et la jambe du même côté (c’est-à-dire le saut homolatéral), ils ne sont pas encore prêts à lire, car ils ne peuvent accéder aux deux côtés du cerveau simultanément. Sauter à la corde par eux-mêmes dans un gracieux modèle de saut double pour chaque oscillation de la corde, en avant et en arrière, signifie également que des voies d’intégration bilatérales se forment.

lire

Faire beaucoup d’activités de mouvements transversaux, en général, contribue à renforcer les parcours d’intégration bilatérale des enfants. Des mouvements comme le saut à la corde, des cours de natation non compétitifs, de l’escalade, de la randonnée avec bâtons de marche, raquette à neige, ski de fond avec des bâtons, des Bal-a-vis-x.com1 (faire rebondir une balle d’une main à l’autre alors qu’on est sur une planche d’équilibre), de la « contra danse » ou « square danse »2, de la danse de salon (au collège ou au lycée), certains mouvements de l’Extra Leçon et, bien sûr, l’eurythmie thérapeutique (qui est selon moi l’une des thérapies motrices les plus puissantes pour renforcer l’intégration bilatérale) sont tous super. Le temps du cercle de la maternelle à la 4ème année dans les écoles Waldorf et école de méthode Waldorf inclut souvent des mouvements transversaux. Faire des mouvements spatiaux dynamiques dans les grandes classes est également utile.

Quand les enfants sont dans les classes les plus grandes, ils peuvent faire des stages d’entraînement de cirque (apprendre à faire du jonglage) ou apprendre à pagayer en position debout sur une planche de surf plate en eau calme (un sport populaire à Hawaii à présent). Même le kayak, le canoë-kayak et l’aviron sont des activités rythmiques et transversales, car le tronc et les membres inférieurs maintiennent la tension pendant que les bras pagaient. Toutes ces activités renforceront l’intégration bilatérale et les voies proprioceptives. La pratique du dessin de forme (également réalisée dans les écoles Waldorf et de méthode Waldorf) et l’écriture cursive, de manière fluide, sans faire de pause entre chaque lettre, renforceront également les voies d’intégration bilatérales. Écrire en script ne nécessite que l’hémisphère gauche du cerveau tandis que l’écriture cursive exige que les côtés droit et gauche du cerveau travaillent ensemble. Les enfants plus âgés qui n’ont pas encore complètement développé leurs parcours d’intégration bilatérale trouveront très difficile l’écriture cursive et préféreront l’écriture en script.

Entre parenthèse, nous demandons également aux enfants de tenir un crayon et d’écrire avant qu’ils soient prêts en terme de développement. Je vois de très jeunes enfants en âge préscolaire et à la maternelle à qui l’on demande d’écrire avec une de leurs mains alors qu’ils ont encore des mouvements de débordement dans les doigts de leurs mains opposées. Avant l’âge de six ou sept ans, la ligne médiane verticale de l’enfant n’est généralement pas complètement intégrée. Par conséquent, lorsqu’un enfant bouge les doigts d’une main, les doigts de l’autre main bougeront aussi, souvent sans que l’enfant en soit conscient. Les enfants ne devraient pas être amenés à écrire avant que cette ligne médiane verticale ne soit intégrée. La ligne médiane verticale des enfants est généralement intégrée après avoir développé des voies d’intégration bilatérales entre les côtés droit et gauche de leur cerveau. Lorsque cela se produit, les enfants peuvent traverser le milieu de leur corps (croiser leur ligne médiane) avec leurs mains dominantes pour ramasser des objets placés de l’autre côté de leur corps. Aussi, si nous obligeons les enfants à tenir un crayon ou un stylo et à écrire, avant d’avoir intégré leurs lignes médianes verticales et avant d’avoir situé leurs pouces et leurs doigts avec proprioceptivité, ils montreront des tensions dans la tenue du crayon, des écritures étroites et une calligraphie saccadée.

Ma plus grande préoccupation est que je vois de plus en plus d’élèves de la quatrième à la huitième classe des écoles publiques et privées3 qui continuent à lire principalement par le cerveau droit, la mémoire visuelle, et ne peuvent donc pas se représenter et comprendre profondément ce qu’ils lisent. Par exemple, lorsque je donne à ces enfants les phrases suivantes à lire; « Six graçon allrèrent ensmeble en vacncaes. Isl pêchrènet dnas un btaeau blue. Un graçon atrtapa un grnad piosons. Les aurtes n’ont rein atratpé. Isl ddécrèeint de retnrre à la miason », ils ne remarquent souvent aucun des mots mal orthographiés. De plus, lorsque ces mêmes enfants lisent les mêmes phrases avec les mots correctement orthographiés, ils me disent souvent que les deux phrases sont exactement les mêmes ou ne notent peut-être qu’un ou deux mots, tels que  » miason ou piosons », qui sont mal orthographiés et ensuite me disent que le reste des mots est orthographié correctement. Encore une fois, ces enfants lisent à la fois les phrases mal orthographiées et les phrases correctement orthographiées par mémoire visuelle, en utilisant uniquement le côté droit de leur cerveau.

Je crains que ces enfants aient été poussés à lire trop tôt, quand seul leur cerveau droit était assez développé pour la lecture. Ils ont compensé en apprenant à tout lire en utilisant la reconnaissance visuelle des mots. Lorsque le côté gauche de leur cerveau s’est finalement développé (ou myélinisé) pour une lecture basée sur la phonétique, ils ne changeaient pas facilement de côté et lisaient encore la plupart du temps par mémoire visuelle. Ce n’est que lorsque ces enfants recevaient de nouveaux mots, des mots qu’ils n’avaient jamais vus auparavant ou quand ils étaient coincés dans leur lecture, qu’ils essayaient lentement de déchiffrer les mots phonétiquement. Certains enfants avaient une mémoire visuelle forte pour les séquences de lettres dans les mots, et ils notaient facilement les mots mal orthographiés, même s’ils lisaient encore les mots par mémoire visuelle plutôt que de les déchiffrer. C’était facile à dire en demandant à ces enfants de lire les mots; TRAMS, STOP et WARTS, à l’envers. Si les enfants lisaient phonétiquement, il leur était alors facile de répéter les mots et de répondre rapidement. SMART, POTS et STRAW. Si les enfants ne lisaient que les mots par reconnaissance visuelle, ils avaient du mal à essayer de lire ces mots sur une base phonétique.

Plus important encore, aucun des enfants qui lisaient principalement par le cerveau droit, la mémoire visuelle, ne pouvait facilement faire des images mentales ou créer des scènes tout en lisant des mots. Certains de ces enfants m’ont dit qu’ils ne formaient jamais de photos dans leur esprit lorsqu’ils lisaient et qu’ils ne faisaient des photos que lorsque quelqu’un leur faisait la lecture ou écoutaient des livres audio. Certains enfants, qui lisaient surtout par mémoire visuelle, m’ont dit qu’ils voyaient quelques images isolées en lisant mais pas des scènes entières, ils ne comprenaient pas toujours parfaitement ce qu’ils lisaient et, par conséquent, ils n’aimaient pas lire. D’autres enfants m’ont dit qu’ils pouvaient créer des images dans leur esprit tant qu’ils lisaient les mots très lentement. De cette façon, ils pouvaient d’abord mémoriser les mots dans une phrase, puis ils pouvaient répéter silencieusement la phrase pour eux-mêmes et former ainsi des images mentales comme deuxième étape.

Pour les enfants de 4e année et plus, qui lisent principalement avec le cerveau droit, la mémoire visuelle, je recommande souvent un programme de lecture phonétique pour faire passer leur chemin de lecture sur leur côté gauche, pourvu que leurs voies de traitement sensoriel, la convergence des yeux, la proprioception et l’intégration bilatérale sont pleinement développées. Si les enfants ne présentent aucun signe de traitement sensoriel/d’intégration avec le toucher, l’équilibre, la proprioception, l’intégration bilatérale et particulièrement avec leurs mouvements oculaires, je recommande d’abord un traitement d’ostéopathie crânienne biodynamique ou un traitement crânien par un chiropraticien spécialisé, tous deux certifiés Atlas Orthophonist and Functonal Neurology, pour aider à résoudre les compressions crâniennes en douceur et souvent sans manipulation. Je recommande ensuite que l’enfant pratique des mouvements thérapeutiques spécifiques telles que l’eurythmie thérapeutique, l’Extra Leçon, les cours d’équitation Parelli (en particulier à cru), le Bal-A-Vis-X, le Brain Gym, la thérapie sensorielle avec un ergothérapeute spécialisé. dans le travail avec les enfants. Ces mouvements doivent être non compétitifs et les thérapeutes doivent éviter de trop stimuler les enfants et d’activer leurs réponses de « stress » de combat et de fuite. Par conséquent, ces thérapeutes doivent vivre dans le mouvement présent, être dans leur système nerveux autonome détendu, aimer leur travail et apprécier les enfants. Les voies neurologiques ne se forment pas bien lorsque les enfants éprouvent des facteurs de stress externes dans leur environnement et subissent un stress interne dans leur système nerveux autonome.

lire

(Dans l’Extra Leçon, l’intégration des hémisphères droit et gauche du cerveau est recherchée avec des exercice de dessin tels que ce double lemniscate)

Il existe de nombreuses causes de compressions crâniennes non résolues, qui surviennent souvent au niveau du cervelet et du tronc cérébral à l’arrière de la tête et à la base du crâne. Ces compressions crâniennes se produisent généralement à la naissance, car le crâne est constitué de plaques qui peuvent se chevaucher et peuvent être moulées. Souvent, les enfants qui ont connu une naissance à la césarienne, un travail prolongé (plus de 12 heures), un accouchement très rapide, un travail induit par la pitocine4 ou l’utilisation de pinces d’aspiration à la délivrance risquent d’avoir encore des compressions crâniennes non résolues. De plus, ces enfants ont besoin de beaucoup de renforcement de leur équilibre vestibulaire, de leur suivi oculaire, de leur convergence oculaire, de leurs voies d’intégration proprioceptive et bilatérale, une fois que ces voies se seront pleinement ouvertes.

Une fois que ces voies et connexions seront formées et renforcées, beaucoup de ces grands enfants auront encore besoin de tutorat pour renforcer leurs compétences en lecture basée sur la phonétique, car la reconnaissance visuelle des mots par leur cerveau droit est devenue très forte. Le tutorat basé sur la phonétique est généralement nécessaire seulement 1 heure, deux fois par semaine. Premièrement, la conscience phonémique des enfants est renforcée (c’est-à-dire leur capacité à entendre les sons séparés dans un mot donné). Ensuite, les enfants doivent acquérir une compréhension approfondie des familles de mots (par exemple, assis, tapis, chat, etc.) et des différents sons que les voyelles peuvent créer dans les mots. Enfin, ces enfants devront apprendre les règles d’orthographe qui déterminent les sons que font les voyelles dans un mot donné. Toutes ces activités renforceront le cerveau gauche des enfants pour la lecture phonétique. Même si ces enfants plus âgés avaient appris les familles de mots et la phonétique en première et deuxième années5, ils peuvent avoir besoin de revoir ces compétences en lecture, car le côté gauche de leur cerveau n’était probablement pas assez développé pour apprendre ces compétences dans les toutes premières classes. Si le tutorat ne reste pas dans l’esprit des enfants de semaine en semaine, alors je sais que leurs voies de traitement sensoriel ne sont pas encore complètement ouvertes et/ou développées, donc le tutorat est ralenti ou arrêté jusqu’à ce que les enfants aient plus de thérapies crâniennes et/ou de mouvements thérapeutiques pour ouvrir complètement leurs voies.

En résumé, la lecture devrait être enseignée dans les écoles seulement après que les enfants ont développé le côté gauche du cerveau pour une lecture phonétique et ont également développé des parcours d’intégration bilatéraux (reliant le côté droit et le côté gauche de leur cerveau). Cela permettra aux enfants de lire phonétiquement, en utilisant le côté gauche de leur cerveau, tout en créant simultanément des images mentales internes dans la zone frontale du côté droit de leur cerveau (et en augmentant ou en analysant ces images en traitant la langue dans la zone frontale du côté gauche de leur cerveau). Les enfants qui peuvent simultanément déchiffrer des mots phonétiquement, en utilisant le côté gauche de leur cerveau tout en créant des images mentales dans la zone frontale du côté droit de leur cerveau, pourront lire facilement, et créer simultanément des représentations visuelles et des images dans leur esprit reliées au contenu de ce qu’ils lisent. Ils pourront discuter ou écrire sur ce qu’ils ont lu, en utilisant leurs propres mots, car ils peuvent rejouer les images mentales et les scènes qu’ils ont générées dans leur esprit en lisant.

Prévention des troubles d’apprentissage:

Dans l’ensemble, les écoles et les parents peuvent soutenir l’apprentissage d’un enfant en servant des aliments sains riches en protéines, des graisses de bonne qualité (en particulier des acides gras oméga-3 et de l’huile de noix de coco), des fruits frais, et des légumes, en éliminant la nourriture qui est grandement industrielle, pleine de sucre, et contenant des huiles partiellement hydrogénées et des acides gras trans qui apparaissent lors de la cuisson ou de la friture des aliments dans des huiles végétales (c’est-à-dire l’huile de maïs). Un sommeil adéquat augmentera le pourcentage de mouvements oculaires rapides ou de sommeil paradoxal. Un manque de sommeil entraîne moins de sommeil paradoxal et, par conséquent, moins de consolidation des souvenirs visuels à court terme dans les souvenirs visuels à long terme des leçons des précédents jours. Limiter extrêmement le temps passé devant un écran (télévision, vidéos et jeux sur ordinateur) et l’éliminer complètement les soirs d’école laissera l’esprit des enfants libre de faire leurs propres images. Aussi, leurs esprits ne seront pas stressés en essayant de comprendre et de traiter les images souvent violentes montrées sur les écrans ; les souvenirs visuels que les enfants forment en apprenant à l’école ne devront pas concurrencer ou être dilués par les images visuelles sur les écrans. Des rythmes et des routines régulières dans l’alimentation et le sommeil, ainsi que l’activité physique favoriseront un système nerveux plus détendu et intégré pour l’apprentissage.

De plus, les enfants ne peuvent pas apprendre et les voies neurologiques ne peuvent pas se former aussi facilement lorsque leur système nerveux est stressé. Forcer les jeunes enfants à écrire, à lire et à épeler et leur demander de passer des tests standardisés, surtout sur ordinateur, dans les premières classes, avant même que leur développement implique qu’ils soient prêts à lire et à écrire, stressera leur système nerveux autonome et ralentira le développement de leur système nerveux, de leurs cerveau, corps et esprit. De plus, les enfants qui sont incités à lire et à écrire avant d’être neurologiquement prêts, n’aimeront pas lire et écrire et n’apprécieront pas d’apprendre ou même d’aller à l’école. Si nous insistons pour que l’écriture, la lecture et l’orthographe se développent avant que l’esprit des enfants ne soit complètement développé sur le plan neurologique, nous continuerons à créer une épidémie de difficultés de comportement, d’attention, et d’apprentissage pour tous nos enfants et surtout pour nos garçons.

La première classe est le moment d’introduire beaucoup de dessins de formes et d’apprendre les formes des majuscules en les reliant aux images. Parce que le centre de la lecture (zone du lobe frontal) dans le cerveau droit peut visualiser des lettres individuelles en tant qu’images, il convient d’enseigner d’abord aux enfants la forme d’une lettre et du son correspondant en reliant la forme de la lettre aux images réelles que l’enfant peut comprendre et dessiner. Par exemple, la lettre « M » peut être représentée par deux sommets de montagne, recouverts d’une couche de neige, avec une vallée entre les deux. En tant qu’enseignants, nous pouvons dire aux enfants que le son « M » est le premier son que l’on entend lorsqu’on dit le mot « montagnes ». D’autres exemples pourraient inclure le dessin d’un roi pour la lettre « K »6, un lapin ou un gentil ours pour la lettre « B »7 ou des vagues pour un « W »8.Ce qui ne fait pas sens dans le développement, c’est d’attendre que les enfants mémorisent simplement les formes abstraites de la lettre « F » ou mémorisent des phrases comme « « F » comme dans le mot FOX », « « B » comme dans le mot BOY » ou « « C » comme dans le mot CROCODILE ». Ces mots ne donnent aucun sens visuel au centre de la lecture dans le cerveau droit. La lettre « F » ne ressemble pas à un FOX, la lettre « B » ne ressemble pas à un BOY et la lettre « C » ne ressemble pas à un CROCODILE. On peut d’abord apprendre un nombre en associant le nombre au nombre réel d’objets que le nombre représente (par exemple, en utilisant des pierres de comptage ou des images d’objets que les enfants comptent activement).

En première classe aussi, les enfants peuvent pratiquer des formes cursives, comme dessiner des lettres minuscules dans une rangée répétitive (par exemple, dessiner la forme cursive de « c », encore et encore, pour représenter la crête des vagues dans un océan ou dessiner des cursives « w’s » dans une rangée qui ressemblent à des vagues). Les enfants peuvent également copier des lettres et des chiffres imprimés sur le tableau et dessiner des lettres à l’aide de leurs doigts (par exemple, la lettre M représentée par deux montagnes) sur le dos les uns des autres ou dans le sable. Cependant, ne vous attendez pas à ce qu’ils écrivent facilement de mémoire des chiffres ou des lettres, car ils afficheront toujours des inversions si leurs systèmes proprioceptifs ne sont pas complètement développés. J’ai appris qu’il est plus difficile pour les enfants d’apprendre à écrire des mots cursifs de manière fluide pendant la première année, car leurs parcours d’intégration bilatéraux se développent encore. Cependant, les enfants peuvent s’amuser à dessiner ces formes cursives dans des exercices de dessin de forme et, plus tard, ils seront surpris et ravis lorsqu’ils verront ces mêmes formes à nouveau quand ils apprendront à écrire des mots en cursive et pas seulement à les copier.

lire

À partir des deuxième et troisième années, beaucoup d’enfants auront développé leurs systèmes proprioceptifs et auront connecté les côtés droit et gauche de leur cerveau ; ils pourront donc apprendre plus formellement à écrire en cursive, à lire phonétiquement et à épeler sans développer des problèmes d’attention et des défis d’apprentissage. Cela suppose que les enfants ne commencent pas la première année avant d’êtres prêts.

Par conséquent, il est temps de retirer les pupitres des jardins d’enfants et des écoles maternelles. Nos écoles maternelles et jardins d’enfants doivent remplir leurs programmes scolaires de jeux comportant de nombreuses activités d’intégration sensorielle qui renforceront les mouvements de motricité fine, les capacités motrices visuelles, les capacités d’écoute, l’équilibre, le tonus musculaire et la proprioception, aussi bien que de renforcer les compétences sociales et émotionnelles des enfants et, plus important encore, de renforcer les capacités d’imagination et de représentation en promouvant le jeu, en utilisant des pantins et des marionnettes pour raconter visuellement des histoires données à voir aux enfants, en racontant aux enfants beaucoup d’histoires et en leur lisant beaucoup de livres (dans un premier temps avec des images représentant les qualités morales de bonté, de vérité et de beauté). Des activités comme l’escalade, la course à pied, le saut, le sautillement, le saut à la corde, la marche sur la poutre, le jeu de cercle, le chant, le jeu du chat, faire des tâches ménagères, peindre, colorier, jouer à des jeux de mains, faire des jeux de cordes, couper avec des ciseaux et faire du tricot à doigt renforceront toutes l’esprit des enfants pour l’apprentissage. Les enfants ont besoin de ces mouvements sains, harmonieux, rythmés et non compétitifs pour développer les liens entre leur cerveau et leur corps, ce qui libérera plus tard leur esprit pour apprendre, résoudre des problèmes et pour la pensée créative. Car ce sont les mouvements de notre corps et notre amour pour l’apprentissage qui créent de solides voies neurologiques fondamentales qui libèrent l’esprit pour la lecture, l’écriture, l’orthographe, les mathématiques, la résolution de problèmes et, surtout, la créativité et l’imagination.

1NDT : Il s’agit d’une série de quelques 300 exercices. Ce sont des exercices rythmés, avec une base auditive prononcée, exécutée à un rythme qui résulte naturellement de techniques physiques appropriées. http://bal-a-vis-x.com/

2Ce sont des danses traditionnelles aux États-Unis, incorporant des danses anglaises, écossaises et françaises du 17ès, ainsi que des influences africaines et des montagnes Appalaches.

3NDT : Du CM1 à la quatrième, pour nous en France.

4NDT : hormone également appelée ocytocine.

5NDT : équivalent CP et CE1 dans le système public. Dans la progression Steiner, il s’agit globalement des enfants de 7 et 8 ans.

6NDT : « King » en anglais, roi en français.

7NDT : « Bunny »/lapin et « Bear »/ours.

8NDT : « Wave » en anglais signifie « vague ».

Pour lire la suite de cet article :

Enseigner à nos enfants à écrire, à lire et à épeler, partie 2
<a rel="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/"><img alt="Licence Creative Commons" style="border-width:0" src="https://i.creativecommons.org/l/by-nc-sa/4.0/88x31.png" /></a><br /><span xmlns:dct="http://purl.org/dc/terms/" property="dct:title">Enseigner à nos enfants à lire, écrire et épeler, partie 1, traduction </span> de <a xmlns:cc="http://creativecommons.org/ns#" href="https://chantdesfees.fr/2018/09/30/enseigner-a-nos-enfants-a-lire-ecrire-et-epeler-partie-1/" property="cc:attributionName" rel="cc:attributionURL">Monique Tedeschi</a> est mis à disposition selon les termes de la <a rel="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International</a>.<br />Fondé(e) sur une œuvre à <a xmlns:dct="http://purl.org/dc/terms/" href="https://www.waldorflibrary.org/articles/1236-teaching-our-children-to-write-read-a-spell-part-1" rel="dct:source">https://www.waldorflibrary.org/articles/1236-teaching-our-children-to-write-read-a-spell-part-1</a>.<br />Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à <a xmlns:cc="http://creativecommons.org/ns#" href="https://chantdesfees.fr" rel="cc:morePermissions">https://chantdesfees.fr</a>.
méditations

Crédit photo Aurore de Hulster