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De sang et de rage, Toni Adeyemi, Nathan, 2 mai 2019

De sang et de rage est le tout premier d’une trilogie vraiment innovante et originale : la fantasy inspirée de la mythologie africaine, plus exactement d’Afrique de l’Ouest. Il est écrit par une afro-américaine d’origine nigériane : Toni Adeyami. Il est aussi le tout premier livre par lequel j’inaugure une nouvelle rubrique sur le site Chant des Fées : des chroniques relatives à des livres de Fantasy et de Dystopie.

De ce point de vue, c’est un livre in-con-tour-na-ble. Il est le premier du genre et il est à parier qu’il a, de ce fait, ouvert la voie à de nombreux successeurs.

Toni Adeyemi a fait des études de littérature à Harvard et a étudié la mythologie d’Afrique de l’Ouest. Elle nous plonge dans une histoire complètement inédite pour nous qui sommes si peu familiarisés avec l’histoire mythologique de l’immense continent africain (à moins d’avoir nos propres racines sur celui-ci).

L’arrière-plan de ce livre est lui aussi des plus intéressants. il est nourri par les réflexions et les sentiments de l’auteure sur la situation des afro-américains, les discriminations dont ils sont encore victimes, souvent encore trop au péril de leur vie. Le mépris dont ils font toujours l’objet transparaît constamment dans ce roman, par transposition.

J’ai eu la chance de recevoir De sang et de rage en avant-première, puisque sa parution est prévue pour le 2 mai 2019. L’épreuve que j’ai reçu est une épreuve non corrigée, interdite à la vente, donc ce que je dis peut être modulé par la lecture d’une version définitive. Je n’étais pas peu fière de pouvoir lire un livre dans de telles conditions et de découvrir sa grande originalité !

De rage et de sang

C’est de toute évidence le tome 1 d’une trilogie appelée « Le destin d’Orisha ». Globalement, l’histoire m’a beaucoup intéressée pour toutes les raisons que je vous ai citées ci-dessus.

C’est un roman ado/jeune adulte. Voici la présentation de l’éditeur :

Il fut un temps où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des Majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et de rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer. Dans une Afrique imaginaire où rôdent les Léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse…

Une fantasy unique et époustouflante autour de l’univers africain.

De rage et de sang

Le ton est donné dès cette présentation, très fidèle à l’ensemble du roman (je le précise car il m’est arrivé de vivre des décalages importants entre la présentation retenue et ma propre perception du livre).

L’originalité du contexte du roman, de son arrière-plan,  ainsi que l’intrigue en elle-même, tiennent en haleine le lecteur, tout au long des 559 pages de De rage et de Sang.

On lit bien en filigrane la dénonciation des humiliations et tortures qui sont infligées à certaines populations stigmatisées.

Maintenant, l’histoire est extrêmement violente (ça n’étonnera personne vu l’arrière-plan). Je n’ai pas compté le nombre de morts qui émaillent le livre, mais à mon avis, il y en a un chiffre impressionnant. La totalité des morts sont des morts violentes.

Pour certains, cela constituera une limite rédhibitoire à la lecture de ce livre. Dans tous les cas, je ne le conseille pas avant l’âge de 14/15 ans et pour des ados bien enracinés qui sauront créer du recul par rapport à l’histoire (14 ans est d’ailleurs l’âge préconisé par Nathan).

Il peut alors ouvrir la voie à des conversations passionnantes et constructives avec des adolescents sensibles (ou pas) aux discriminations et aux exactions vue sous des angles très variées. Avec ses accents dystopiques, il peut servir de supports à bien des débats, à condition que des adultes se prêtent à cet exercice, et éventuellement à la lecture de ce livre qui, de toutes les façons, est pour le moment unique en son genre.

En ce qui me concerne, plus encore que la violence, ce que j’ai eu du  mal à englober est le style d’écriture de l’auteure : tout au présent (ou presque), écrit dans un langage parlé puisque, tour à tour, chacun des personnages principaux est le narrateur du récit et le fait comme s’il parlait devant vous. Cela crée, bien sûr, une proximité intéressante entre le personnage et le lecteur, mais je déplore qu’une certaine beauté d’écriture ne soit pas présente. J’y suis très sensible et cela aurait été un plus à mes yeux.

Cependant, pour terminer sur une note positive, je suis extrêmement admirative de l’illustration de couverture et du poster que forme la jaquette une fois ôtée ! Au final, pour moi, ce livre est un incontournable pour les fans de fantasy et de dystopie.

Edit du 07/05/2019 : voir ici une chronique sur Actualitté.

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De rage et de sang

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Crédit photo Aurore de Hulster