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L’époustouflant « Mondes Sensibles » de Wolfgang Auer

par | Juil 27, 2019 | Classe 1, Classe 2, Jardin d'enfants, Pédagogie Waldorf-Steiner, Ressources Parents, Travail personnel du parent | 2 commentaires

Voilà longtemps que je voulais lire Mondes Sensibles dont une amie m’avait dit tout le bien qu’elle en pensait. Comme beaucoup de livres d’éditions anthroposophiques francophones, vous pouvez consulter le sommaire, la présentation de l’éditeur et celle de l’auteur sur le site des éditions Triades ; je ne les mettrai donc pas ici.

Mon sentiment sur Mondes Sensibles

Tout d’abord, disons le haut et fort, c’est un livre ÉPOUSTOUFLANT !

Son sous-titre est énoncé ainsi : « Développer les sens – Cultiver la perception – Apprendre avec joie ». C’est clairement dit ; le programme est établi.

Étayé par de très nombreuses recherches en neurosciences, il explique avec énormément de précisions le développement des sens, tel qu’il se déroule chez l’enfant dès la vie intra-utérine ; mais aussi, tout ce qui peut mettre un frein à ce développement dans le monde d’aujourd’hui.

Il est donc primordial pour tous les futurs parents ou parents d’enfants en bas âge. Pour les parents d’enfants plus âgés, il peut encourager à faire des changements bénéfiques qui interviendront encore à temps. Pour les plus grands encore, la lecture, notamment, du chapitre  sur les sens extérieurs, avec son ouverture, entre autres, à l’art et au travail de Goethe, me semble fondamental. Je compte moi-même m’en servir à la rentrée avec mes deux jeunes filles de 15 ans.

De plus, peut-être suis-je une optimiste absolue, mais je pense qu’il n’est jamais trop tard pour changer, évoluer, pour prendre un nouveau départ, sur de nouvelles bases, quel que soit votre âge ou celui de vos enfants. Les erreurs passées peuvent être un formidable tremplin vers des prises de conscience et des changements radicaux, bénéfiques à tous ; les souffrances passées peuvent nous éveiller à notre mission en cette vie : tout a un sens et peut contribuer à servir la Vie.

Mondes Sensibles, dans tous les cas, et en définitive, est donc un livre à mettre entre toutes les mains, comme le furent par exemple en leur temps Élever son enfant autrement de Catherine Dumonteil-Kremer ou Le concept de continuum de Jean Liedloff (lire aussi ICI la chronique des Fées pour ce dernier) pour ne citer que deux exemples.

 

Mondes Sensibles

C’est un livre écrit très simplement et qui est totalement inclusif : absolument tout le monde peut (et doit) le lire. Il n’en demeure pas moins qu’il assemble une somme colossale d’informations et peut être parfois exigeant dans sa lecture. Prévoyez peut-être une lecture-étude par sections espacées ou plusieurs lectures de l’ouvrage, à votre convenance.

J’ai appris des tonnes d’informations passionnantes et je vous conseille, si vous vous lancez dans l’instruction en famille de vos enfants, que ce soit sur la base de la pédagogie Steiner ou de toute autre pédagogie, de lire attentivement Mondes Sensibles au préalable. (Si jamais le Ministre de l’Éducation Nationale passe par ici – On peut toujours rêver -, je vous en prie, lisez-le !)

Par moment, pour quelqu’un comme moi, il est un peu technique, mais je crois que nous ne pouvons plus faire l’impasse de comprendre et d’intégrer le champs d’expertise qui est le sien si nous voulons vraiment le meilleur pour nos enfants.

De nombreux enfants (et adultes) aujourd’hui n’habitent plus vraiment leur corps. Cet état de fait a des conséquences lourdes et notamment (mais pas seulement) sur les capacités d’apprentissages.

Quelques citations de Mondes Sensibles

« Si nous voulons armer nos enfants pour la vie, nous devons leur fournir de nombreuses occasions d’expérimenter le monde avec leur corps, c’est-à-dire qu’ils doivent faire beaucoup par eux-mêmes et pouvoir aussi beaucoup se mouvoir » (page 39)

En effet, « De plus en plus d’enfants ne satisfont plus aux critères sensoriels et moteurs de l’école primaire, parce que les réflexes de la prime enfance n’ont pas été transformés. Ils manquent parfois totalement d’habileté, de sens pratique, de capacité de concentration« . (page 59)

Trop d’écrans, pas assez de mouvements dehors, en situation libre dans la nature, plus de travail manuel pour développer le cognitif et le physique, plus d’art, plus de situations concrètes à la maison comme l’épluchage, la cuisine, la menuiserie, etc…

Quel est le résultat de tout ceci ? Un profond manque de confiance en soi, plus de joie de vivre ni de concentration…

« Les diverses mesures thérapeutiques visant à corriger les troubles de perception et d’apprentissage ne sont en général rien d’autre que des tentatives plus ou moins laborieuses et désespérées pour rattraper les expériences qui auraient pu, si elles avaient été faites plus tôt, développer solidement les sens corporels.

Permettre aux enfants de développer leurs sens corporels et les capacités de base qui leur sont liées est l’une des principales tâches de l’éducation avant six sept ans. L’enfant a besoin de tout ce temps pour construire son organisme.

Une pédagogie qui se fixe un tel objectif travaille dans le sens de la salutogenèse : elle favorise la santé psychosomatique des enfants. Elle renforce aussi la résilience, parce qu’elle rend les enfants capables de résistance. S’il subsiste encore des manques à la fin des six premières années, il faut d’abord que ceux-ci soient comblés et surmontés (à l’école aussi, le cas échéant) avant que l’enfant puisse satisfaire avec succès aux exigences cognitives de l’école.

Une pédagogie qui cultive et favorise les différentes compétences au moment juste et dans le bon ordre est une pédagogie durable : ses résultats persistent toute la vie et font progresser au mieux chaque être humain. C’est aussi, du point de vue de l’économie nationale, la plus sensée, parce qu’elle rend inutiles bien des thérapies ultérieures. » (pages 83/84)

Honnêtement, voilà mon sentiment : jetez-vous sur ce livre puissant, détaillé, minutieux, rigoureux… Lisez-le et offrez-le !

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Mondes Sensibles

Crédits photos, dans l’ordre d’apparition : Margaret WeirNaya Shaw, sur Pexels

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Crédit photo Aurore de Hulster